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Face aux rodéos sauvages : un ancien dispositif ressorti
Ils étaient exaspérés par les rodéos sauvages. Les maires de Saint-Cyr-l’École et de Fontenay-le-Fleury ont été reçus par le parquet de Versailles.
Est-ce dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes ? Cet adage, les maires de Saint-Cyr-l’École et de Fontenay-le-Fleury vont vite en vérifier l’exactitude. Pour faire face à la délinquance du quotidien, Sonia Brau et Richard Rivaud ont répondu favorablement à l’offre du parquet de Versailles.
Le lundi 11 décembre, l’ensemble de ces acteurs ont mis en place un Groupe local de traitement de la délinquance. Le GLTD est issu des contrats locaux de sécurité institués… en octobre 1997 !
Une escalade dans la violence
Octobre justement. Mais de l’année 2023. C’est à cette période que les deux maires ont rendu publique leur colère face aux rodéos sauvages et à la réponse judiciaire apportée. Sept jeunes venaient d’être interpellés. Deux avaient écopé de 3 et 8 mois de prison sans incarcération. Les autres étaient repartis du tribunal avec une convocation ou une absence de poursuites.
Richard Rivaud avait alors déclaré que « l’orientation de la justice et les sanctions prises n’étaient pas à la hauteur ». Sonia Brau était remontée jusqu’au ministère de l’Intérieur pour faire avoir des renforts. Elle avait ouvertement interpellé le parquet : «Il faut que la loi qui est censée nous donner le calme, la tranquillité et une vie sereine soit appliquée. »
Quelques jours après, l’intensité de la violence était montée d’un cran. Dans la soirée du jeudi 12 octobre, la voiture de Sonia Brau avait été incendiée par des jeunes. À ce jour aucun n’a été arrêté.
Ce que ça va changer
Que va changer la mise en place de ce GLTD et comment va-t-il fonctionner ?
Au quotidien, les habitants des deux communes ne doivent pas s’attendre à voir des camions de police stationner en permanence dans les secteurs les plus sensibles. Quatre ont été identifiés.
« En fait, nous allons continuer à déployer nos effectifs sur le terrain, comme nous le faisons depuis plusieurs mois, indique Philippe Combaz, le directeur adjoint de la police des Yvelines. En choisissant le bon moment et les bons moyens. Notre présence n’est peutêtre pas toujours visible pour le grand public. Mais elle porte ses fruits. »
Ce qui est invisible, c’est le recours plus systématique à la police technique ou encore aux enquêteurs plus spécialisés de la Sûreté départementale. Ce qui est plus palpable, c’est le passage plus fréquent du chien de détection des stupéfiants.
«Depuis la mi-septembre, près de 5 kg de résine de cannabis ont été saisis. En trois opérations. Nous sommes pratiquement présents tous les jours dans ces secteurs», assure la commissaire de Plaisir.
Une référente au parquet
Côté parquet, Maryvonne Caillibotte a demandé à une substitut d’être la référente des policiers, mais aussi des maires. Elle sera la charnière qui permettra de mieux orienter les dossiers, avec une connaissance plus fine et plus complète des problématiques des deux communes. « Cette magistrate pourra aussi suivre certains jeunes qui peuvent accumuler des petits faits de délinquance, précise Maryvonne Caillibotte, procureure de la République de Versailles. Au bout d’un moment, la somme de tout cela doit nous mener à prendre des réquisitions plus adaptées. Ceux qui doivent répondre de leurs actes le feront et en subiront les conséquences. »
Traduction : probablement avec des réquisitions plus ferme.
La suite est entre les mains du tribunal.
Des policiers municipaux mieux formés
De leur côté, les maires se sont engagés à affiner la formation de leurs policiers municipaux. En l’espèce, il s’agit de leur donner les clés pour rédiger des rapports mieux ciblés qui permettront à leurs homologues de la police nationale de travailler plus efficacement.
Pour le moment, Sonia Brau se dit satisfaite de l’initiative. «La force du groupe se fera grâce à la transversalité de l’information. Moi, ce que je veux c’est que ça s’arrête. Je ne demande pas que la quinzaine de jeunes concernés aillent en prison. Je veux juste qu’une maman puisse pousser sa poussette sans se faire renverser. »
Une volonté que Richard Rivaud partage. « Améliorer notre partage des informations et leur qualité, cela peut nous permettre de reprendre le dessus. »