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A l’Université ouverte, la majorité des étudiants ont plus de 60 ans
À l’Université ouverte de Versailles, l’âge n’a que peu d’importance. L’envie d’apprendre ou de maintenir une activité passe avant le profil ou les diplômes.
Et s’il n’y avait pas d’âge pour apprendre ? À l’Université ouverte de Versailles, la majorité des étudiants ont entre 70 et 79 ans. L’âge, le diplôme ou le lieu de résidence n’ont que peu d’importance pour la directrice, Julie Palacios. L’important est seulement l’envie d’apprendre et la curiosité.
Pour les plus âgés, cette université représente bien plus qu’un lieu où sont donnés de simples cours. Le site est aussi le moyen de se sociabiliser la retraite venue, de sortir de chez soi et de garder un rythme de vie. « J’ai toujours aimé l’école, confie une étudiante de 67 ans. Une fois arrivée à la retraite, j’avais envie de garder une activité intellectuelle et l’UOV s’est présentée comme la solution idéale. Je viens souvent pour assister aux conférences. En plus, j’habite à côté. »
Conférences, cours ou ateliers
Si elles sont une majorité, les personnes âgées ne sont pas les seules dans cette université. Depuis trois ans, Julie Palacios fait tout pour toucher un public plus large.
Sur les 6 catégories d’activités proposées, trois sont ainsi réservées aux enfants et adolescents : le cours de langues étrangères, le cours d’anglais en préparation de l’examen du Cambridge et le cours de chinois.
Le reste vise plutôt les adultes. Il y a des ateliers culturels ou artistiques (aquarelle, dessin, photos, théâtre…), des cours de langues et des cours de français en langues étrangères. Tous les après-midis sont rythmés, eux, par les conférences. On y parle de sujets d’actualité, de géopolitique, de philosophie…
Des cours en horaires décalés
Parmi les adultes, l’UOV cherche aussi à convenir aux étudiants de 18 à 25 ans ou aux jeunes actifs. Pour cela, de plus en plus de cours en horaires décalés sont proposés, avec possibilité de les suivre en distanciel. « On a des cours en ligne sur l’heure du déjeuner, note Julie Palacios. Il y a aussi beaucoup de cours, de langues et autres, entre 19 h et 21 h du lundi au jeudi. On essaye de s’adapter à un public en activité. »
Chacun de ces cours a son niveau d’intensité et d’engagement, ainsi qu’un prix. Pour s’inscrire, il faut dépenser 42 €. Ensuite, il faut ajouter le prix du cours choisi.
Il est très variable : 74,73 € pour les Versaillais (93,42 € pour les autres) pour s’inscrire au cours d’Histoire des Jeux olympiques et du sport en cinq séances ; 128,77 € (160 €) pour assister au cours « L’opéra français au coeur de la culture européenne du XVIIe au XXe siècle» en douze sessions de 1 h 30 ou encore 454,44 € (681,66 €) pour l’atelier d’aquarelle en vingt-huit séances de 3 h chacune.
Pour Jean-François Pain, représentant des élèves, ce prix est entièrement justifié. «L’UOV propose une offre unique, affirme-t-il. Il y a des ateliers artistiques, des conférences réflectives, des cours de langues poussés pour en moyenne une centaine d’euros. S’il y a six séances de deux heures, cela fait 8 € de l’heure. C’est moins qu’une séance de cinéma ! »
Qu’en est-il des professeurs?
D’autant plus que plusieurs conférences ou ateliers sont gratuits et en accès libre. L’occasion pour les non-inscrits de mettre un premier pied dans cette université et voir si les enseignements leur plaisent.
Le tout avec des intervenants professionnels ou experts dans leur domaine. Jean-François Pain cite quelques conférenciers pour justifier son propos : Emmanuel Lincot, professeur à l’Institut catholique, Manlio Graziano, professeur à Sciences Po, ou Laurence Macé, historienne de l’art au Conservatoire national des arts et métiers.
Pour ce qui est de l’équipe pédagogique, les profils sont variés selon Julie Palacios. « Ce sont obligatoirement des gens qui ont un master et sont spécialisés dans l’enseignement », relève la directrice. Sur la quarantaine de professeurs, 6 sont en contrat avec l’université et travaillent principalement dans l’établissement. Le reste des intervenants sont des vacataires.
D’après Jean-François Pain, les étudiants sont globalement satisfaits. Du moins, il ne reçoit que très peu de plaintes de leur part. Il a, au total, trois canaux de communication pour récolter les doléances : plusieurs boîtes à idées dans l’université, des séances en présentiel pour un dialogue direct et une adresse mail. «En présentiel, il n’y a que quelques personnes qui viennent à chaque fois. Sur notre boîte mail, je dois recevoir 10 messages par an, maximum », avoue-t-il.
« Un niveau de culture générale élevé »
Les étudiants qui s’inscrivent ont tous au moins un point commun si l’on en croit les professeurs : une curiosité intellectuelle et un intérêt pour le savoir. Cela fait d’eux des élèves attentifs et intéressés.
« Les inscrits ici sont très cultivés, très critiques et très attentifs. La réflexion des étudiants à l’UOV n’a rien à envier à celle de mes élèves à Sciences Po. Je vois beaucoup de points communs», avoue Manio Graziano, professeur à Sciences Po et conférencier à l’UOV.
La directrice de l’université ne saurait dire si ce niveau de connaissances est propre à Versailles ou non. En revanche, il est indéniable pour elle que les inscrits ont une culture générale développée. « Ils n’ont pas tous fait de longues études ni eu des jobs prestigieux, observe Julie Palacios. Il n’y a pas de profil type. Mais, pour la plupart, ils ont un niveau de culture générale élevé et les moyens de se payer ce genre de loisirs. »