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Othman Nasrou : « Reconstruire sur des bases saines »
➜ Le syndicat de gestion de l’Île de loisirs de SaintQuentin-en-Yvelines (le SMEAG) est dissous. Que compte faire la Région, propriétaire du site ?
« Cette situation regrettable est le résultat d’un blocage de l’intérieur. La sortie du Département des Yvelines du fonctionnement de l’Île de loisirs en mars dernier, avec l’accord du maire de Trappes et des élus de gauche, a profondément déstabilisé la gouvernance et le financement de la structure. Nous avions dit à l’époque que c’était un véritable saut dans l’inconnu.
Toutes les initiatives de la Région pour sortir de cette crise ont ensuite été bloquées, notamment par le maire de Trappes, qui a refusé une gouvernance resserrée sur la base de nouveaux statuts négociés pourtant avec l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines. Ceux qui ont précipité l’Île de loisirs dans cette crise portent une lourde responsabilité.
Le souhait de la Région est de reconstruire une structure sur des bases saines, avec une gouvernance apaisée, effective, et non minée de l’intérieur. C’est la condition nécessaire pour engager un grand projet de développement pour l’île de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines.
➜ Quel avenir pour les salariés et les activités de l’Île de loisirs ?
Les deux collectivités qui en assurent le fonctionnement, le département et l’agglomération sont sorties en l’état de la gouvernance. Il n’y a donc plus personne pour assurer le fonctionnement de l’Île de loisirs (…). Nous sommes disposés à tenir dans les plus brefs délais une réunion avec toutes les collectivités concernées, ainsi qu’avec les services de l’État, pour envisager les scénarios d’urgence.
Que l’on ne perde plus de temps avec ceux qui ont décidé de bloquer toutes les solutions ➜ Sous quelle forme ? Avec quels partenaires ?
Je souhaite, à titre personnel, que l’on ne perde plus de temps avec ceux qui ont décidé de bloquer toutes les solutions. Je crois qu’avec l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines en particulier, et avec son président Jean-Michel Fourgous, nous sommes en capacité d’avancer vers une nouvelle gouvernance, avec des partenaires publics et privés qui ont envie de donner un nouveau départ à cette île de loisirs. Cela prendra du temps, mais, à condition que nous ayons un réel souci d’efficacité et une véritable ambition, nous allons y arriver.
Depuis 2016, la Région a investi 200 M€ dans ses Îles de loisirs
➜ La sortie du Département était motivée par une « lassitude » de financer des déficits de fonctionnement (2 M€ pour l’année en cours) tout en regrettant un « manque de visibilité » sur les investissements de la Région. Est-ce que vous considérez que les AMI peuvent suffire à combler les déficits ?
Il peut y avoir un déficit de fonctionnement assumé et maitrisé pour avoir une tarification accessible au plus grand nombre, car les Îles de loisirs ont une vocation sociale, notamment pour tous ceux qui n’ont pas les moyens de partir en vacances. Je regrette que ce principe ait été rejeté par ceuxlà mêmes qui nous accusent de vouloir changer le modèle des Îles de loisirs !
Aucun investissement à lui seul n’est de nature à remettre une île de loisirs à l’équilibre financier. Je veux préciser que depuis 2016, la Région a investi plus de 200 millions d’euros dans ses Îles de loisirs. C’est colossal. Aucun déficit de fonctionnement ne peut être maîtrisé sans une gestion rigoureuse et une gouvernance constructive.
L’AMI permet de susciter de nouveaux projets et de nouveaux partenariats, mais cela ne fera pas tout : c’est à chacun de dire clairement quel est son projet et son souhait pour cette Île de loisirs. On ne peut pas dire qu’il ne doit y avoir aucun déficit et que l’Île de loisirs doit malgré tout avoir la tarification la plus basse possible, ainsi que la gratuité pour les Saint-Quentinois.