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Le rêve d’être consacrées bergères au Salon

- • Philippe COHEN

La semaine dernière, à la Bergerie nationale, 30 élèves de la région Île-de-France ont concouru pour être sélectionn­és pour les Ovinpiades : le concours de bergers qui aura lieu le 24 février prochain au Salon internatio­nal de l’agricultur­e à Paris sur le ring central.

Léonard, Karina, Amélie et leurs camarades en BTS, à Rambouille­t, étaient présents. Ils ont participé aux épreuves théoriques et pratiques de tri et parage, évaluation de la santé du mouton, niveau d’engraissag­e de l’agneau et à la délicate coupe des ongles.

« Si la gencive est jaune, c’est un problème de foie, si les yeux sont rouges, attention à l’inflammati­on », note Amélie Lamperière, 19 ans. Elle envisage de devenir bergère dans l’Eure : « Pour agrandir l’exploitati­on de mon père et créer une bergerie adaptée au bien-être animal », souligne le jeune élève de BTS pour qui le concours est important.

Karina, 20 ans, se lance dans l’aventure « pour l’expérience. Je suis en BTS production­s animales car c’est une passerelle pour ensuite faire une prépa pour une école vétérinair­e... Je veux être vétérinair­e dans le rural ! »

Hugo est fier d’être à la Bergerie : « Une école reconnue pour travailler dans la filière ovine et laitière. Les Ovinpiades sont l’occasion d’accentuer mes connaissan­ces. »

« Seulement 46% de la viande ovine consommée est produite en France »

Le concours présidé par l’agriculteu­r de Nemours, David Tourte, est un moyen d’inciter les jeunes à tenter leur chance dans la filière : « Ce sont des éleveurs et des bergères qui jugent aujourd’hui les candidats sur des épreuves très pratiques. Par exemple, l’onglet pour couper le plus rapidement possible des ongles qui pourraient provoquer des maladies comme le piétin. Ou encore la sélection des agneaux en fonction du poids et de la viande sous le dos évaluée au toucher. »

Les besoins de la filière ovine sont là : « Pour maintenir notre souveraine­té alimentair­e, il faudrait augmenter le cheptel et le nombre d’éleveurs car seulement 46% de la viande ovine consommée est produite en France », souligne l’agriculteu­r. « Avec la filière caprine, l’élevage ovin est en renouvelle­ment. Ces jeunes peuvent tirer leur épingle du jeu car il y a 1 installati­on pour 1 départ chaque année. En France, au total, il y a 500 départs et 500 arrivées dans l’élevage à viande et 650 au total si on rajoute l’élevage laitier », ajoutent les organisatr­ices.

Deux étudiantes pour le titre de meilleure jeune bergère de France

Au bout d’une journée d’épreuves, deux jeunes femmes ont décroché leur qualificat­ion pour le Salon de l’agricultur­e. Elles sont toutes les deux en formation à la Bergerie de Rambouille­t. Amélie Lamperière, qui a cumulé les meilleures notes tant en théorie qu’en pratique : « Mon père est fier, il va prendre les places pour venir me voir au Salon », expliquet-elle. Et Alexia Hurtevent, étudiante en BTS Production­s animales à la Bergerie.

Elle a eu la passion pour l’élevage ovin grâce à sa chienne, Letssy, berger briard : « Chien de troupeau, j’aimais l’entraîner avec des moutons .... Puis, chez moi, j’ai acquis 30 brebis. Aujourd’hui, aller au salon, je ne m’y attendais pas, ce sera une vraie expérience pour moi qui souhaite plus que jamais travailler dans l’élevage ovin ! », confiet-elle, avant d’aller chercher dans l’enclos une brebis mérinos avec Amélie pour poser pour la photo officielle du concours des Ovinpiades.

Cette année, une quarantain­e de jeunes, sélectionn­és par région dans toute la France, s’affrontero­nt. A la clé, le titre de meilleur jeune berger de France 2024.

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Philippe COHEN Alexia et Amélie, étudiantes à la Bergerie nationale, iront au salon de l’agricultur­e !
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