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Le rêve d’être consacrées bergères au Salon
La semaine dernière, à la Bergerie nationale, 30 élèves de la région Île-de-France ont concouru pour être sélectionnés pour les Ovinpiades : le concours de bergers qui aura lieu le 24 février prochain au Salon international de l’agriculture à Paris sur le ring central.
Léonard, Karina, Amélie et leurs camarades en BTS, à Rambouillet, étaient présents. Ils ont participé aux épreuves théoriques et pratiques de tri et parage, évaluation de la santé du mouton, niveau d’engraissage de l’agneau et à la délicate coupe des ongles.
« Si la gencive est jaune, c’est un problème de foie, si les yeux sont rouges, attention à l’inflammation », note Amélie Lamperière, 19 ans. Elle envisage de devenir bergère dans l’Eure : « Pour agrandir l’exploitation de mon père et créer une bergerie adaptée au bien-être animal », souligne le jeune élève de BTS pour qui le concours est important.
Karina, 20 ans, se lance dans l’aventure « pour l’expérience. Je suis en BTS productions animales car c’est une passerelle pour ensuite faire une prépa pour une école vétérinaire... Je veux être vétérinaire dans le rural ! »
Hugo est fier d’être à la Bergerie : « Une école reconnue pour travailler dans la filière ovine et laitière. Les Ovinpiades sont l’occasion d’accentuer mes connaissances. »
« Seulement 46% de la viande ovine consommée est produite en France »
Le concours présidé par l’agriculteur de Nemours, David Tourte, est un moyen d’inciter les jeunes à tenter leur chance dans la filière : « Ce sont des éleveurs et des bergères qui jugent aujourd’hui les candidats sur des épreuves très pratiques. Par exemple, l’onglet pour couper le plus rapidement possible des ongles qui pourraient provoquer des maladies comme le piétin. Ou encore la sélection des agneaux en fonction du poids et de la viande sous le dos évaluée au toucher. »
Les besoins de la filière ovine sont là : « Pour maintenir notre souveraineté alimentaire, il faudrait augmenter le cheptel et le nombre d’éleveurs car seulement 46% de la viande ovine consommée est produite en France », souligne l’agriculteur. « Avec la filière caprine, l’élevage ovin est en renouvellement. Ces jeunes peuvent tirer leur épingle du jeu car il y a 1 installation pour 1 départ chaque année. En France, au total, il y a 500 départs et 500 arrivées dans l’élevage à viande et 650 au total si on rajoute l’élevage laitier », ajoutent les organisatrices.
Deux étudiantes pour le titre de meilleure jeune bergère de France
Au bout d’une journée d’épreuves, deux jeunes femmes ont décroché leur qualification pour le Salon de l’agriculture. Elles sont toutes les deux en formation à la Bergerie de Rambouillet. Amélie Lamperière, qui a cumulé les meilleures notes tant en théorie qu’en pratique : « Mon père est fier, il va prendre les places pour venir me voir au Salon », expliquet-elle. Et Alexia Hurtevent, étudiante en BTS Productions animales à la Bergerie.
Elle a eu la passion pour l’élevage ovin grâce à sa chienne, Letssy, berger briard : « Chien de troupeau, j’aimais l’entraîner avec des moutons .... Puis, chez moi, j’ai acquis 30 brebis. Aujourd’hui, aller au salon, je ne m’y attendais pas, ce sera une vraie expérience pour moi qui souhaite plus que jamais travailler dans l’élevage ovin ! », confiet-elle, avant d’aller chercher dans l’enclos une brebis mérinos avec Amélie pour poser pour la photo officielle du concours des Ovinpiades.
Cette année, une quarantaine de jeunes, sélectionnés par région dans toute la France, s’affronteront. A la clé, le titre de meilleur jeune berger de France 2024.