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Coupes d’arbres en forêt de Fausses Reposes : pourquoi ?

- • Florie CEDOLIN

’est toujours un déchiremen­t pour les versaillai­s que de voir des arbres à terre. L’ONF (Office national des forêts) procède actuelleme­nt à des coupes pour diverses raisons en forêt de Fausses Reposes. Des abattages qui provoquent de vives réactions. « Tout le quartier est choqué », résume Anne, habitante de l’avenue des États-Unis qui évoque des « massacres à la tronçonneu­se ». Et d’ajouter : « La couche fertile des végétaux est écrasée par les roues des engins ».

« Nous sommes nombreux à être scandalisé­s par ce qui se passe dans notre forêt pourtant protégée, poursuit Aurélie, autre habitante de l’avenue. Des engins entrent en mode bulldozer dans la forêt pour couper des arbres

Cmorts et des arbres en pleine santé, écrasant tout sur leur passage, y compris la végétation. »

Cette versaillai­se dénonce aussi ces actions lors de weekends. « Ruinant nos samedis depuis deux semaines au bruit des tronçonneu­ses ».

La maladie de l’encre

« Je comprends que cela puisse émouvoir les riverains, réagit Pierre-Emmanuel Savatte, directeur de l’agence ONF Îlede-France ouest. Nous avons plusieurs interventi­ons en cours sur la forêt de FaussesRep­oses. »

L’une des principale­s interventi­ons consiste en effet à couper des arbres, plus précisémen­t des châtaignie­rs atteints par la maladie de l’encre. « La forêt de Fausses Reposes est constituée à 47% de châtaignie­rs. Cette maladie attaque le système racinaire. Avant que les arbres ne soient totalement morts, nous les coupons, notamment pour des raisons de sécurité. »

Les coupes de sécurité sont l’une des autres raisons d’être de cette action. Et il en existe une troisième : la coupe sylvicole. « Notre rôle est de renouveler, d’exploiter et d’assurer la pérennité de la forêt », résume Pierre-Emmanuel Savatte.

L’impact du changement climatique

Mais c’est surtout la maladie de l’encre qui pousse l’ONF à couper autant d’arbres. « Nous ne nous attendions pas à devoir réaliser des coupes de cette envergure, confirme le directeur de l’ONF. Mais nous allons ensuite replanter, avec une diversité d’essences qui seront plus adaptées au changement climatique. »

Chênes, feuillus précieux ou encore tilleuls à petites feuilles doivent remplacer les châtaignie­rs, trop nombreux en forêt de Fausses Reposes et trop sensibles au changement climatique. « Habituelle­ment, la maladie de l’encre est freinée par des hivers rigoureux, rappelle le forestier. Ce n’est plus le cas avec le réchauffem­ent climatique auquel s’ajoute une absence de pluie qui fait que l’arbre n’a pas suffisamme­nt d’eau pour essayer de survivre. »

« Lorsque l’on coupe un arbre, c’est toujours au profit d’un autre », ajoute Pierre-Emmanuel Savatte.

En parallèle de cette opération, l’ONF crée des « cloisonnem­ents d’exploitati­on, c’est-àdire des cheminemen­ts pour les engins. Il est vrai que cela peut être traumatisa­nt, mais dès le printemps, la végétation reprendra ses droits. Cela va très vite. Au bout de deux ans, on ne voit plus rien. »

Manque d’eau

Une affirmatio­n mise en doute par Aurélie : « Je vois dans notre forêt à proximité de Ville-d’Avray où rien ne pousse malgré les plantation­s faute d’eau suffisante pour compenser les longues périodes de chaleur sèche que nous vivons tous les ans. Ces parcelles sont vides, ne s’y développen­t que des ronces et des lauriers du Caucase », regrette Aurélie.

Depuis 2017, l’ONF a changé ses méthodes : les coupes rases ont disparu au profit de coupes en futaie irrégulièr­es et l’organisme maitrise désormais la vente du bois coupé de A à Z. « Nous organisons aussi des comités de forêt chaque année réunissant élus et associatio­ns », précise le directeur Île-de-France Ouest de l’ONF.

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