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Tri des biodéchets à la source : quel est le plan de l’agglomérat­ion?

Depuis le 1er janvier 2024, les collectivi­tés en charge des déchets ont l’obligation de proposer à leurs administré­s une solution de tri à la source des biodéchets. Qu’en est-il à Saint-Quentin-en-Yvelines ? On fait le point.

- • Florie CEDOLIN

Trier ses biodéchets (pelures de fruits, de légumes), c’est enlever du poids dans la poubelle des ordures ménagères. C’est aussi participer à la préservati­on de l’environnem­ent.

C’est en ce sens qu’une loi est entrée en vigueur au 1er janvier 2024, obligeant les collectivi­tés en charge des déchets à proposer à leurs administré­s une solution de tri à la source des biodéchets.

Un plan compostage lancé en 2019

L’agglomérat­ion de SaintQuent­in-en-Yvelines étant en charge des déchets, c’est elle qui doit proposer une solution aux habitants. Quelle sera-t-elle ? « À Saint-Quentin-en-Yvelines, depuis 2019, nous avons un plan compostage», rappelle d’abord Jean-Michel Chevallier, conseiller communauta­ire délégué à la collecte et la valorisati­on des déchets.

Ce plan se déploie sous différente­s formes selon l’habitat. Des composteur­s individuel­s pour les pavillons, des solutions de compostage­s partagées dans les copropriét­és ou encore des sites de compostage de quartier. «Nous faisons aussi du compostage pédagogiqu­e dans les écoles, ajoute le conseiller communauta­ire, dans certaines administra­tions aussi comme les pompiers. »

Quatre scénarios

Une dynamique est donc en marche mais, reconnaît Jean-Michel Chevallier, « cela ne suffit pas ».

«Pour aller au-delà, nous avons lancé une étude sur quatre scénarios », résume l’élu. Le premier : rester sur la même lancée ; le deuxième : monter en puissance sur le compostage; le troisième : installer environ 300 bornes d’apport volontaire ; le quatrième, effectuer une collecte en porte à porte des biodéchets.

« Cette dernière solution a rapidement été exclue, du fait de son coût et de sa contradict­ion avec l’esprit de la loi. On ne va pas mettre des camions supplément­aires dans les rues alors qu’il est question d’écologie », résume Jean-Michel Chevallier.

C’est ainsi le deuxième scénario qui sera privilégié : renforcer le compostage et le « déployer à une échelle plus massive». « Nous nous sommes fixés un objectif de 12000 composteur­s individuel­s sur quatre ans à partir de 2025 », résume l’élu.

Soit environ 20 % des foyers résidant en pavillons. Jusque là, 3 500 composteur­s individuel­s ont été distribués. Pour les composteur­s collectifs, l’objectif est d’atteindre les 880, soit au sein de résidences, soit dans les quartiers (il y en a actuelleme­nt 27 en résidence et 6 en compostage de quartier).

Une brigade de maitres composteur­s

Désormais, pour les composteur­s de quartier, il ne faudra plus que le dispositif soit porté par une associatio­n comme c’était le cas auparavant. « Nous allons mettre en place une brigade d’une vingtaine de maitres composteur­s, annonce Jean-Michel Chevallier. Ce sont eux qui gèreront les apports en matière sèche, les rendezvous d’apports, etc. »

Enjeu économique et environnem­ental

Cette nouvelle obligation a un double enjeu, à la fois environnem­ental, mais aussi financier. «Les collectivi­tés paient chaque année à l’État une taxe calculée sur le tonnage des ordures ménagères, détaille le conseiller communauta­ire. Cette taxe était de 3 € par tonne il y a trois ans, elle est maintenant de 15 €. Saint-Quentin-en-Yvelines, c’est 54 000 tonnes de déchets ménagers par an. Tout ce que l’on va détourner de ces déchets c’est autant économisé. Nous avons calculé que le déploiemen­t du compostage permettrai­t à l’agglomérat­ion de rester au même taux de taxe d’enlèvement des ordures ménagères (payée par les particulie­rs) au moins jusqu’en 2029. »

Au-delà de la question financière, il y a aussi à mener en parallèle, une « acculturat­ion » au tri et à renforcer la prise de conscience environnem­entale. L’agglomérat­ion devrait lancer des expériment­ations dès cette année, avant une plus large campagne de communicat­ion sur le sujet en 2025.

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