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Démission de Jean-Philippe Luce : « C’est complexe d’avoir un travail et un mandat de maire »
Maire de Bois-d’Arcy depuis novembre 2020, Jean-Philippe Luce a adressé sa lettre de démission du conseil municipal au préfet des Yvelines vendredi 16 février 2024. En attendant une élection, l’heure est au bilan de son mandat.
La loi sur le non-cumul des mandats est une erreur. Il faut mieux limiter dans la durée quand quantité le nombre de mandats. JEAN-PHILIPPE LUCE
Jean-Philippe Luce n’est plus maire de Bois-d’Arcy. D’ailleurs, sa photo a été retirée rapidement du site de la mairie.
Jean-Philippe Luce a adressé sa lettre de démission du conseil municipal au préfet des Yvelines vendredi 16 février 2024. Il avait exprimé sa volonté de cesser son mandat lundi 5 février 2024.
« Je garderai en tête tous les contacts avec les Arcisiens. Bois-d’Arcy est une ville conviviale », témoigne Jean-Philippe Luce.
De nombreuses crises
Jean-Philippe Luce est devenu maire de Bois-d’Arcy en novembre 2020 suite à la démission de son prédécesseur, Philippe Benassaya, élu député de la 11e circonscription des Yvelines. Une année où la Covid a frappé. « Mon début de mandat a commencé masqué. Je ne pouvais pas voir les citoyens. C’est seulement en 2021 que j’ai pu rencontrer les habitants, se remémore Jean-Philippe Luce, évoquant de nombreuses crises lors de ses trois années de mandat. Il y a eu cette crise sanitaire, puis énergétique et inflationniste, avec des moyens pour les collectivités de plus en plus réduits. J’ai d’ailleurs arrêté fin 2020 le projet du centre de loisirs de la Colombe, car c’était trop onéreux. J’ai toujours voulu garder des finances saines. »
Difficile conciliation de la fonction avec la vie professionnelle
Ce quotidien chahuté était difficile à concilier avec son activité professionnelle, qu’il a souhaité poursuivre. « Je suis directeur d’investissements. J’accompagne des sociétés dans leur développement. C’est passionnant, mais ça devenait compliqué avec mon rôle de maire. J’avais réduit mes déplacements sur Paris à deux jours par semaine. C’est complexe d’avoir un travail à côté du mandat de maire », explique Jean-Philippe Luce, diplômé de Paris-Dauphine et de l’EM Lyon, en gestion et finances.
Sa démission vient accroire les chiffres des maires qui rendent l’écharpe : 450 par an depuis 2020 avec pour première cause la difficile conciliation de la fonction avec la vie professionnelle et personnelle.
« Nous ne sommes pas aidés »
« Nous ne sommes pas aidés par la préfecture et globalement l’administration. Il y a un risque que les maires soient des professionnels de la politique et non des élus de terrain. Il y a de moins en moins d’engagements. C’est le cas dans le monde associatif, avec des bénévoles en baisse, et ça sera la même chose en politique », analyset-il.
Bien conscient que sans la loi sur le non-cumul des mandats il n’aurait pas été maire, Jean-Philippe Luce revient sur cette règle qui interdit notamment à tout député et sénateur d’exercer une fonction exécutive locale. ❝
Selon lui : « Deux mandats de parlementaire successifs, c’est bien. »
Des projets marquants
Malgré les difficultés, l’ancien maire de Bois-d’Arcy a aimé être un élu de terrain. Lui qui est entré en politique en 2008, à 24 ans, figurant sur la liste d’opposition lors des municipales cette année-là, puis élu au sein du conseil municipal depuis 2012.
« Je me suis engagé pour apporter des services de qualités aux Arcisiens, confie JeanPhilippe Luce. La population se rajeunit à Bois-d’Arcy, avec beaucoup de jeunes couples et familles. Une crèche verra le jour en face de l’hôtel de ville. Egalement, la future crèche Rosa-Bonheur est un besoin. Elle comptabilisera 36 berceaux. Les travaux sont en cours et elle devrait ouvrir au 3e trimestre 2024, à la rentrée des vacances scolaires de la Toussaint, tout comme le nouveau relais petite enfance. Le quartier du vieux bourg se métamorphose aussi avec le futur marché. » Il devrait voir le jour à horizon 2025, face à l’église Saint-Gilles.
Bois-d’Arcy change, évolue et se densifie. « Nous avons de nouveaux logements, notamment sociaux dans le quartier de la Croix-Bonnet. Nous avons plus de demandes aux CCAS. Il faut garder une ville à taille humaine », déclare avec vigilance Jean-Philippe Luce.
Si Fontenay-le-Fleury et Saint-Cyr-l’Ecole, villes voisines, ont subi des rodéos urbains sauvages, le phénomène était moindre à Bois-d’Arcy. Toutefois l’ancien maire admet « une recrudescence d’actes de nuisance au quotidien. J’appelle au civisme de chacun. Je remarque qu’il y a moins de pensées pour le collectif en général. Des recrutements sont en cours au sein de la police municipale. »
La sécurité était un axe majeur de sa mandature, avec le passage à 30 km/h pour les automobilistes dans la ville ou encore le nouveau plan de circulation des bus et la desserte des rues les plus à l’ouest de Bois-d’Arcy. « La requalification de plusieurs rues est à venir », conclut l’ancien maire de Bois-d’Arcy.
Jean-Philippe Luce poursuit toutefois son engagement politique, puisqu’il reste conseiller régional d’Île-de-France UDI.
Pour l’heure, la date de l’élection du nouveau maire n’est pas encore connue.