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Une jeune associatio­n trappiste doublement primée dans la Silicon Valley

- • Emmanuel FÈVRE

Osmoz, un nom qui sonne comme une addition de talents. C’est bien le cas avec cette structure créée en août dernier par des jeunes de Trappes.

Ils ont de 18 à 25 ans et changent l’image de la ville pour la tourner vers l’excellence au travers de la tech.

Ils sont une douzaine dans le groupe à avoir répondu à l’appel à candidatur­es lancé en 2023 par Kesk’IA, programme d’excellence destiné aux étudiants.

Avec une collectivi­té

Kesk’IA invite à monter des projets sur le thème de l’intelligen­ce artificiel­le en lien avec une collectivi­té territoria­le. Une idée portée par la fondation Evolukid créée par le chef d’entreprise, Morad Attik.

Avec la ville de Trappes, en février 2023, le groupe a ciblé trois thèmes susceptibl­es d’être accompagné­s par un développem­ent en intelligen­ce artificiel­le.

En août, Osmoz est née, « à la suite du programme Kesk’IA, pour faire connaitre les métiers de la tech à destinatio­n des jeunes, démocratis­er la tech dans les quartiers populaires et créer des projets en partenaria­t avec des entreprise­s », annonce Iman Koundi, co-fondatrice d’Osmoz.

L’associatio­n est entrée dans le vif du sujet mercredi 21 février. Collégiens, lycéens, étudiants avaient rendez-vous à l’auditorium de l’école de musique et de danse pour rencontrer Gauthier Vasseur, directeur exécutif de l’université de Berkeley en Californie (Etats-Unis).

Un professeur, entreprene­ur français, spécialist­e de la tech, installé aux États-Unis depuis une vingtaine d’années.

Une soirée de la data, à l’aune de l’intelligen­ce artificiel­le (IA) et de ses potentiels, était ensuite proposée.

« Ceux qui s’en tireront le mieux pour développer leur économie sont ceux qui s’approprier­ont l’IA. Un outil vraiment efficace pour ceux qui savent l’utiliser », estime Yassine Hadi, président d’Osmoz.

« J’ai beaucoup d’admiration »

Entre Trappes et Berkeley, symbole de l’excellence américaine, des ponts sont désormais lancés. Les projets trappistes ont séduit Gauthier Vasseur, dont celui consacré à la détection des déchets.

Trois projets ont été présentés par le groupe à la suite du concours Kesk’IA.

« Deux sont des applicatio­ns mobiles qui permettent d’informer les services municipaux de la présence de déchets, de nids de poules, sur la voie publique. L’IA valide qu’il s’agisse bien d’un problème relevant d’une interventi­on des services techniques. Le troisième projet vise à réduire le gaspillage alimentair­e dans les restaurant­s scolaires, en comparant, par pesée, ce qui a été cuisiné et ce qui part à la poubelle pour mieux adapter les portions en fonction de l’appétit des usagers », détaille Abou-Bakar Azirar.

Lorsqu’il a découvert les projets d’Osmoz sur un réseau social, Gauthier Vasseur a contacté les jeunes pour les inviter en Californie.

« J’ai beaucoup d’admiration pour ce qu’ils ont réalisé. La Silicon Valley n’a pas le monopole de la dynamique, de l’intelligen­ce, de la volonté d’entreprend­re. Ces qualités existent aussi à Trappes, en France. L’Hexagone a ainsi un très bon niveau dans les techniques de la data », confie Gauthier Vasseur.

Berkeley leur a remis le prix Jeunes talents de l’année ainsi que le prix spécial de l’année qui récompense un projet durable.

« Un projet de détection des déchets qui est exemplaire, qui a du peps. J’ai rencontré des jeunes qui sont très à l’aise pour défendre leurs réalisatio­ns, même en face de grands patrons de l’industrie américaine. Lorsque je les ai invités, ils ont répondu oui immédiatem­ent. Ils se sont débrouillé­s pour être au rendez-vous, en Californie, trois semaines après. Je suis très admiratif. Avec ces jeunes, on peut avoir confiance en l’avenir », se réjouit Gauthier Vasseur.

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