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Une entreprise des Yvelines mène une enquête inédite face à l’endométriose au travail
La semaine de l’endométriose s’achève le 10 mars. L’occasion de mettre en lumière une étude inédite menée au sein de l’entreprise GE Healthcare avec la Fondation pour la recherche sur l’endométriose. Une démarche collaborative nécessaire.
Une femme sur 10 est touchée par l’endométriose. Cette maladie invisible peut avoir des répercussions sur la vie intime, mais aussi professionnelle : 25 % des personnes touchées par l’endométriose renoncent à leur poste ou à leur carrière.
Cette semaine du 4 au 10 mars, dédiée à cette question, permet à l’entreprise GE Healthcare dont le siège est à Buc de mettre en lumière une étude inédite. Elle l’a lancée en 2022 avec la Fondation pour la recherche sur l’endométriose (FRE). À plus d’un titre d’ailleurs : GE Healthcare conçoit notamment des outils permettant de diagnostiquer l’endométriose.
Enquête encore jamais menée en entreprise
« En France, nous avançons peu sur l’endométriose. Il y a eu des annonces d’Emmanuel Macron en 2022 sur la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, mais en réalité rien ne s’est passé. Nous avons lancé une voie inexplorée avec GE Healthcare. La Fondation a conçu le programme EndoPro pour améliorer la qualité de vie des femmes au sein de l’entreprise. L’endométriose est un vrai facteur d’inégalité », assure Valérie Desplanches, présidente de la FRE, Fondation pour la recherche sur l’endométriose.
89 % des collaboratrices concernées s’obligent à travailler malgré la douleur
Un questionnaire interne a été envoyé aux 2800 salariés, dans toute la France. « Au total, 20 % ont répondu. C’est une belle mobilisation », estime Tharanie Philip.
La directrice des ressources humaines France de GE Healthcare s’est aperçue que, sous le poids du tabou, 60 % d’entre elles ne parlent pas du tout de leur maladie. Il est frappant de constater que 89 % des collaboratrices concernées s’obligent à travailler malgré la douleur.
65 % déclarent une dégradation de leur qualité de vie, jugée d’importante à très importante. 77 % assurent ressentir des douleurs importantes à très importantes. Et pourtant, aucune ne réclame des congés menstruels.
« Les femmes ont peur d’être stigmatisées avec ces congés. Car leur absence serait visible, souligne Valérie Desplanches. Avec ce programme EndoPro, GE Healthcare est pionnier. Lorsque nous pourrons agréger les données de plusieurs sites et de plusieurs entreprises, nous aurons une bonne réalité de l’endométriose au travail. Il n’existe pas de données làdessus en France. »
Besoins identifiés
Pour aller encore plus loin, un groupe de 15 salariés volontaires s’est constitué. Sa mission est de recueillir les besoins concrets pour réduire l’impact de la maladie au travail. « Deux réunions d’échanges ont eu lieu. Ces personnes ont pu se connaitre, se soutenir. Nous avons partagé avec ce groupe et découvert le côté humain de cette maladie très handicapante et sous-estimée », confie Stefania Catacchio, leader du WoMen’s Network chez GE Healthcare.
Parmi les besoins notifiés : un temps de télétravail supplémentaire, l’aménagement des locaux, notamment des toilettes, et la création d’une salle de repos spécifique (vf encadré).
D’autres requêtes ont été soulignées, « comme avoir une meilleure couverture de la mutuelle, rapporte Stefania Catacchio. Il y a certaines pilules non prises en charge. Également, nous avons le droit à des séances d’ostéopathie, mais elles ne sont pas toujours bien remboursées. »
« Certaines prestations sont méconnues. Nous allons recenser tous les dispositifs possibles dans le cadre d’un parcours d’endométriose », complète Caroline Nouveau, la responsable de la communication.
Sensibiliser les équipes
Cette enquête a permis de faire plus connaitre l’endométriose, mais aussi de briser le tabou autour de cette maladie.