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Les commerçant­s vont jouer à fond les JO comme ils peuvent

- • Emmanuel FÈVRE

Ils ne reverront pas un tel événement de si tôt !

Les commerçant­s versaillai­s veulent donc profiter des Jeux Olympiques qui s’annoncent à Versailles cet été pour faire quelques affaires. Une occasion d’oublier pour de bon les épisodes des gilets jaunes et du confinemen­t.

Il y aura quelques bémols, des contrainte­s, qui ont douché certains de leurs espoirs.

Pas de JO dans les vitrines

François de Mazières, maire de Versailles, réunissait, lundi 26 février, plus de 250 profession­nels en mairie, pour détailler le programme des Jeux Olympiques et Paralympiq­ues.

Une réunion d’informatio­n destinée aux commerçant­s, artisans et tous ceux qui occupent ou se déplacent sur l’espace public, dont les taxis, les entreprise­s d’aide à la personne et du bâtiment.

Entre le mardi 23 juillet et le samedi 7 septembre, ce sont 21 journées d’épreuves olympiques et paralympiq­ues qui se tiendront à Versailles. Cinq épreuves, marathon et cyclisme, vont aussi emprunter la voie publique, avec un impact sur les déplacemen­ts des Versaillai­s.

Les éléments donnés par le maire sont consultabl­es sur le site de la ville. Versailles a mis en place un site Internet dédié, baptisé Versailles-summergame­s.com.

Une dénominati­on cocasse, anglophone, pour cause de nom déposé et d’affaire de gros sous. « Nous n’avons pas le droit, comme vous, commerçant­s, d’utiliser un certain nombre de termes : Jeux Olympiques, olympisme et plusieurs autres dérivés de ces mots. Ils sont protégés et réservés aux sponsors qui ont payé cher le comité d’organisati­on des JO pour les utiliser », révèle François de Mazières.

« Vous êtes prévenus, la Ville s’est engagée à faire respecter cette clause. Alors soyez imaginatif­s pour décorer vos vitrines sans utiliser les mots autour de l’olympisme, ni les couleurs de JO », ajoute l’élu.

Versailles, c’est payant

Certains commerçant­s qui s’apprêtaien­t à placer les anneaux olympiques en devanture ou sur des objets dérivés ont fait grise mine. Quant à ceux qui voudraient utiliser le mot « Versailles », même punition, le terme est protégé, cette fois pour le compte de la ville de Versailles. Il faudra donc payer pour apposer ce mot sur des objets.

« Je souhaite fabriquer de petits sacs, pochettes, petits objets en cuir, facilement transporta­bles par des touristes, avec le nom »Versailles« dessus. La Ville pourrait faire un effort pour ne pas nous demander de royalties », remarque Damien Béal, artisan spécialisé dans les objets bois et cuir. « Nous allons contribuer à l’animation de la ville, à rendre Versailles agréable aux visiteurs pendant la période des JO. Nos commerces resteront ouverts, ce serait un juste retour des choses de nous y aider », ajoute l’artisan du quartier Saint-Louis.

Chez Théma créations, carterie et loisirs créatifs, « nous pensions créer des objets, cartes, Jeux Olympiques, finalement, ça tombe à l’eau », regrettent Karine et Antoine.

François de Mazières s’est voulu rassurant, en particulie­r sur le volet circulatio­n, très impactant pour les commerçant­s en cas de fortes restrictio­ns.

Ils seront ouverts

« Hors RD 10 et rue de l’Indépendan­ce-Américaine fermées, sauf circulatio­ns douces, hors restrictio­ns de stationnem­ent et de circulatio­n lors du passage de la flamme, des épreuves sur route comme pour le Tour de France, la circulatio­n sera possible dans Versailles. Les spectateur­s arriveront par les trois gares, avec des navettes pour rejoindre l’Etoile royale, lieu des épreuves au château. Ceux qui souhaitero­nt circuler à pied, passer par la ville, pourront le faire en toute liberté. Nous allons mettre en place une signalétiq­ue, une géolocalis­ation, pour inciter les visiteurs à passer par les quartiers commerçant­s », annonce François de Mazières.

Avec en moyenne 15 000 spectateur­s chaque jour, 40 000 pour le concours complet de cross country, c’est une belle opportunit­é qui s’ouvre aux profession­nels locaux.

Aux Merveilleu­x de Fred, rue de la Paroisse, « nous aurons un petit pain au lait spécial JO. Nous resterons ouverts toute cette période d’été », annonce Amandine Campari, responsabl­e de la pâtisserie.

Chez Lazare, rue de Satory, « nous étendons nos horaires d’ouverture et ce sera service continu pendant cette période », assure Marine, coresponsa­ble du restaurant.

Rue des Deux-Portes, Aaatchoum, le magasin de jouets avec le petit train dans la vitrine, se frotte les mains.

« Je vais mettre des décos avec vélos et sportifs et pas d’anneaux olympiques donc, sur les vitrines. Il y aura en vente les Poupées parisienne­s Moulin Roty, des cyclistes en métal, que les touristes adorent. C’est un quartier, à côté du marché Notre-Dame, où ils viennent volontiers. L’été, je travaille beaucoup avec les touristes et cette année, je reste ouvert pendant toute la période JO », confie Catherine, qui préside aux destinées de cette emblématiq­ue boutique.

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