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La vie microbienne de Rambouillet comprise grâce à l’Institut Pasteur
Olivier Cordin, ancien élève de Bascan , aujourd’hui chef de département à l’Institut Pasteur, a lancé des prélèvements avec les lycéens de Bascan en ville. Objectif : un projet pédagogique et artistique original. Détails.
De la gare au parc du Rondeau, en passant par les pavés devant la mairie, armés de leurs écouvillons, les lycéens épaulés par les chercheurs de l’Institut Pasteur ont effectué des prélèvements partout dans la ville. Objectif : détecter les microbes, bactéries, virus ou champignons microscopiques qui habitent, sans qu’on s’en rende compte, les lieux que nous arpentons.
Rendre visible l’invisible
Un projet de médiation scientifique mêlant science et art, et à visée pédagogique, conduit avec le prestigieux et très sérieux Institut Pasteur, rendu possible par le docteur Olivier Cordin de l’Institut Pasteur et ancien élève du lycée Bascan. « Les bactéries, les champignons et les virus sont partout. Ils sont très largement inoffensifs, malgré ce qu’a pu laisser penser l’épisode de la Covid19. Au contraire, nous en avons besoin. L’idée est d’en parler et de le montrer aux élèves, puis au public, avec l’aide des chercheurs et des artistes. Et ainsi, rendre visible l’invisible. C’est un projet collaboratif auquel sont associés plusieurs départements de recherche de l’Institut Pasteur, le lycée Louis Bascan, la mairie de Rambouillet et Tebubio une société de fournitures de matériels de laboratoire située au Perray-en-Yvelines », explique Olivier Cordin, tubes et écouvillons en main qu’il répartit entre les lycéens des classes de seconde et d’arts plastiques du lycée Bascan, celui de sa jeunesse !
Les chercheurs accompagnent les lycéens sur le terrain
Une leçon grandeur nature et ambitieuse qui mobilise les chercheurs de l’Institut Pasteur comme Marie-Eve Kenedy-Val, spécialiste de la génétique microbienne ou encore Fabienne Rahel-Benz qui étudie au quotidien les modifications des bactéries ainsi qu’Isabelle Lequeutre, technicienne en charge de la pédagogie à Pasteur.
Une quinzaine de scientifiques volontaires au total, pour donner à voir le monde microbien qui se niche partout dans notre environnement.
Ce projet rambolitain est dans la continuité d’un précédent projet mené avec des jeunes à Bondy (93) en 2022.
Dernièrement, en plusieurs groupes accompagnés des biologistes, les lycéens ont fait des prélèvements à travers toute la ville dans les règles de l’art, y compris sur la porte de la mairie, en présence du maire de la ville, Véronique Matillon.
« Connaître l’environnement microbien pourrait aider aussi les villes à définir l’implantation d’un équipement ou un aménagement paysager », a indiqué le scientifique.
Des échantillons qui seront analysés au sein même des laboratoires de l’Institut Pasteur : « Des séquençages seront faits par l’équipe de Marc Monot, directeur de la plateforme Biomics, afin d’identifier les microbes. Car nous sommes aussi attachés à la vulgarisation scientifique et à la médiation scientifique », précise Olivier Cordin.
Les lycéens ont eu l’honneur avec leur professeure de SVT, Aline Le Moing, de visiter l’Institut : « C’est un moyen de sortir des salles de technologie et de voir la science autrement », salue la professeure.
Dulguul, Mario et Achille, élèves de Seconde, gardent un souvenir impérissable de leur plongée dans les laboratoires : « Nous avons étalé des échantillons dans des boites contenant un milieu nutritif et après quelques jours, nous avons vu des êtres rouges, vertes, bleues se développer ! », racontent-ils. Pour Dulguul, cette expérience confirme son intérêt de poursuivre des études scientifiques. « Oui, une richesse microbienne qui est aussi indispensable à nos organismes, sans microbes, nous ne serions pas là ! », indique le scientifique. « Et puis mieux on connait son environnement, mieux on le protège ! »