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Jacqueline Fleury, citoyenne d’honneur de la ville de Weimar
C’est à l’invitation de François de Mazières qu’une délégation venue spécialement de la ville de Weimar en Allemagne, s’est rendue dans la salle des mariages le 11 mars. Peter Kleine, le maire de Weimar, a déclaré officiellement Jacqueline Fleury, aujourd’hui centenaire, citoyenne d’honneur de la ville de Weimar. En effet, c’est par décision du conseil municipal de Weimar et votée le 8 décembre 2023 que le texte imprimé sur un parchemin a été remis à Jacqueline Fleury, devant une assemblée venue nombreuse pour cette circonstance exceptionnelle.
«De manière infatigable, Jacqueline Fleury continue à défendre les valeurs du Serment de Buchenwald dans la lutte pour les droits de l’Homme et conte le nazisme, le fascisme, l’antitsiganisme et l’antisémitisme » est écrit entre-autres sur le précieux document.
Entrée dans la résistance en 1940
Jacqueline Fleury entre en résistance dès 1940 refusant l’armistice. Elle s’implique dans la diffusion du journal
en toute illégalité au péril de sa vie, à Versailles et dans l’Usine Renault.
Parallèlement, elle entre dans le réseau de renseignement « Mithridate » où son frère Pierre est actif. Elle sera arrêtée par la Gestapo le 27 juillet 1944 et déportée dans le camp de concentration de Ravensbrück puis dans les camps-kommandos de Torgau, Abteroda et Markkleeberg.
Elle retrouvera la France après dix mois de privations, de souffrances et d’avilissement, le 10 mai 1945. Elle décide alors de militer pour la cause de déportés avec Geneviève de Gaulle-Anthonioz et crée le Concours national de la Résistance et la Déportation à destination des collégiens et lycéens.
« Vous êtes une personnalité de Versailles », a déclaré au micro François de Mazières, maire de Versailles, après avoir remercié son homologue allemand d’honorer cette versaillaise dont le nom a été donné à l’ancienne école Pershing.
Une femme
d’exception
Avec leurs professeurs, une quinzaine de lycéens de Weimar ont présenté un travail de mémoire sur le kommando d’Abtéroda, et une quinzaine de collégiens de l’école du Sacré-Coeur de Versailles ont participé à la création de panneaux, dessins et témoignages dans le cadre d’un travail pour le Concours national de la Résistance et la Déportation 2024.
C’était leur démarche pour rendre hommage à cette femme d’exception. « Je tiens à rendre hommage à mes parents, tous deux déportés, ma mère à Ravensbrück, et mon père à Buchenwald et Dora, ainsi qu’à mes compagnes déportées dans les camps et les kommandos. Je pense à elles tous les jours. Ce soir je veux appeler la jeune génération au courage face à la désolation, à la fraternité qui permet de tenir, et, surtout, je leur demande de ne pas nous oublier »,a conclu, émue, Jacqueline Fleury.