Toutes les Nouvelles (Rambouillet / Chevreuse)

Alcoolisée, la jeune maman s’en prend aux policiers

- • F. D. ■ * Le prénom a été modifié.

Des semaines d’efforts, de sobriété, encore ruinées par l’alcool. C’est ainsi que l’on peut résumer les tristes événements qui ont conduit une maman de 31 ans devant le tribunal de Versailles. Nathalie* était poursuivie pour s’être déchainée contre la police dans la soirée du lundi 18 mars 2024, aux Clayes-sous-Bois . Le tout avec son bébé de 4 mois dans les bras et 1,30 gramme dans le sang.

La police a été appelée aux alentours de 21h30. Dans un état second, Nathalie n’était plus contrôlabl­e. Ses proches étaient inquiets pour son bébé. La patrouille ignorait qu’elle allait plonger dans une nuit chaotique.

Insultes, crachats, coups de pied… La trentenair­e n’épargne rien aux fonctionna­ires qui sont obligés de s’y mettre à plusieurs pour la faire renter dans leur voiture. Sur le chemin du commissari­at de Plaisir, elle se frappe la tête contre la vitre. Elle tape aussi le conducteur avec ses pieds. Arrivée sur place, elle refuse de sortir du véhicule puis s’oppose à ce qu’on lui retire ses bagues et ses chaussures pour la garde à vue. Les policiers seront obligés de découper certains de ses vêtements pour assurer sa sécurité en cellule.

Deux jours plus tard, Nathalie est passée de la furie au calme le plus absolu. Devant ses juges, elle raconte avoir craqué après être revenue de Loire-Atlantique. «Je suis allée voir mes trois autres enfants. J’étais bien là-bas. Avec la tristesse du départ, j’ai craqué et j’ai bu. Alors que j’étais devenue sobre. »

« Les policiers en ont pris plein la figure ! »

La jeune maman, sortie de prison en octobre dernier, assure avoir changé de vie. Et la sincérité se lit dans ses mots et son regard. « J’ai fait énormément de progrès. J’ai trouvé un travail. Je vais avoir un logement à Versailles. J’ai trouvé une nounou pour le petit. Et je peux vous dire que ce n’est pas facile. Je me suis même séparé de mon ami, car il boit un peu aussi. Et j’ai tellement peur d’être tentée… »

La juge comprend, mais s’interroge. «Les policiers en ont quand même pris plein la figure ! Pourquoi une telle violence ? »

Tourmentée, Nathalie décide de jouer cartes sur table. « Quand je bois, je ne suis plus moi. Je souffre aussi de bipolarité. Je ne veux faire de mal à personne. C’était une sortie de route. »

Plus le droit à l’erreur

Cette démarche de réhabilita­tion trouve un écho auprès du tribunal. Malgré dix mentions au casier judiciaire, les juges prononcent une peine sans incarcérat­ion. Ce sera 18 mois, dont 12 mois avec sursis. La différence pourra être aménagée.

« Vous n’avez plus le droit à l’erreur, prévient la magistrate. Il faut également vous faire soigner. »

« C’est promis. Merci. Vraiment », lance la trentenair­e en larmes.

Newspapers in French

Newspapers from France