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Métiers de la petite enfance : le recrutemen­t, un enjeu de société

- • Florie CEDOLIN

Assistant maternel, auxiliaire de puéricultu­re, accompagna­nt éducatif petite enfance ou encore directeur de crèche. Les métiers de la petite enfance sont nombreux. Mais par manque de valorisati­on, de mise en lumière et de salaires parfois peu attractifs, le secteur peine à recruter.

Tous concernés

Face à une situation qui est nationale, les acteurs des Yvelines ont organisé la 2e édition du forum des métiers de la petite enfance à l’hôtel de ville de Versailles. À la manoeuvre, des institutio­ns comme France travail, la Caisse d’allocation­s familiales et le départemen­t des Yvelines, rejoints par l’associatio­n des élus de la petite enfance du 78.

Dans la salle des fêtes, plusieurs communes à la recherche de personnels étaient ainsi réunies, aux côtés de nombreuses écoles qui forment aux métiers de la petite enfance.

Au Chesnay-Rocquencou­rt par exemple, la Ville recherche deux éducateurs jeunes enfants. «L’un des postes est à pourvoir depuis trois mois, l’autre le sera bientôt, précise Flavie

Besson, responsabl­e du recrutemen­t. Mais nous sommes assez bien lotis, car sur 150 personnes, nous n’avons que deux postes vacants. »

Pénurie nationale

À Vélizy-Villacoubl­ay, l’ouverture de la crèche des Nénuphars provoque, logiquemen­t, de nouveaux besoins. « Nous avons 30 postes à pouvoir, résume Stéphanie Nadouze, coordinatr­ice pédagogiqu­e. Il s’agit principale­ment de postes d’auxiliaire­s de puéricultu­re et de quelques postes en CAP. » « C’est assez difficile de trouver du personnel, poursuit Audrey Bachelard, directrice adjointe du service petite enfance et responsabl­e santé accueil inclusif. Et lorsque nous avons quelques candidatur­es, les personnes ne se présentent pas au rendez-vous. Nous sommes impactés par la pénurie nationale. » « À Versailles, depuis septembre, la situation s’est améliorée même s’il s’agit toujours de faire du Tetris en cas d’absence d’un agent », confie Annick Bouquet, adjointe au maire chargée de la petite enfance.

Accentuati­on des inégalités hommes/ femmes

Cette pénurie touche toutes les villes dont beaucoup étaient présentes lors de ce forum. Rambouille­t, Chatou, Sartrouvil­le ou encore Jouy-en-Josas recrutent. Au-delà du simple fait de trouver des personnes pour ces postes vacants, c’est un sujet de société qui fait jour face à ces problémati­ques.

« Si des parents ne trouvent pas de mode de garde, qui va s’arrêter de travailler pour garder l’enfant, interroge Annick Bouquet, présidente de l’associatio­n des élus petite enfance des Yvelines. C’est bien souvent la maman, je le vois à Versailles. Cela accentue les inégalités hommes/femmes. Cela doit devenir notre combat. » C’est notamment pour cela que l’élue intervient dans les lycées, en amont de Parcoursup, pour présenter les différents métiers de la petite enfance. «C’est un enjeu de parité et d’égalité », confirme Anne Bergantz, députée de la 2e circonscri­ption des Yvelines et vice-présidente de la commission d’enquête sur les crèches.

Un service public de la petite enfance

À partir du 1er janvier 2025, les Villes deviendron­t officielle­ment les autorités organisatr­ices de l’accueil du jeune enfant suite à l’article 10 de la loi sur le plein emploi. Cela signifie, qu’en fonction de leur taille, que les communes auront différente­s obligation­s, du simple recensemen­t des possibilit­és de garde à l’obligation de développer une offre d’accueil. «Cela signifie notamment que lorsqu’une crèche privée souhaitera s’implanter sur notre territoire, le Départemen­t nous demandera notre avis », précise Annick Bouquet. Cela signifie aussi que les grandes villes, qui jusque-là n’avaient pas comme priorité le nombre de places en crèches, vont devoir en créer.

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