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Rien ne va plus entre le club de basket et le maire

- • Alexandre MARQUÉ

Le torchon brûle entre l’ESC Trappes SQY et Ali Rabeh, le maire de Trappes. Depuis plusieurs semaines, le club de basket se plaint de ne pas avoir reçu l’intégralit­é du versement de sa subvention municipale de 100 000 euros de la part de la municipali­té. « On est devenu le chat noir. Rien ne nous est accepté », s’insurge Nacer Belgacem, trésorier et manager général du club.

Le club dénonce « un acharnemen­t »

Selon les dirigeants du club, tout a commencé en 2020 entre les deux parties suite à une demande de créneau demandée par le club et refusée par la mairie. La situation crée alors des tensions. « Pour nous, c’était un problème bénin. D’un petit problème, c’en est devenu un gros. Tout a explosé... », regrette le manager général du club.

Depuis, les relations n’ont cessé de se dégrader au fil des années entre le club et la mairie. Déménageme­nt du local du club de la maison des sports à la maison des associatio­ns, délocalisa­tion d’un match de l’équipe première (N3 masculine) contre Ardres du gymnase Paul-Mahier au gymnase Broustal... les responsabl­es du club dénoncent ce qu’ils estiment être « un acharnemen­t » du maire.

Jusqu’au point de non retour pour le club, le non versement de l’intégralit­é de la subvention municipale (100 000 euros) prévue dans le cadre d’une convention triennale. « En janvier, on a appris qu’on aurait 48 000 euros cette année au lieu de 100 000 euros, raconte Jacques Michelet, président du club. Pour l’instant, on a reçu 24 000 euros le 6 février. On ne peut pas terminer l’année comme ça... On espère avoir très rapidement la subvention de l’agglomérat­ion de

Saint-Quentin-en-Yvelines (15 000 euros). »

Confronté à ces difficulté­s financière­s, le club a décidé, le 11 mars, de suspendre les entraîneme­nts. Avant de les reprendre finalement au bout de quatre jours.

En déficit par le passé, le club estimait pourtant avoir fait de gros efforts financiers depuis plus de dix ans. « En 2013, on était à - 200 000 euros en raison de baisses de subvention­s. L’équipe première était en N2, on avait des joueurs sous contrat qu’il fallait qu’on paie, on avait un gros déficit. Mais le club a payé l’ensemble de ses dettes. Le déficit a été comblé en cinq ans, sans augmenter les cotisation­s des adhérents. On est devenu un club sain. »

Un club mal géré pour le maire

De son côté, le maire, ancien adjoint aux sports (2014-2020) de Guy Malandain, pointe du doigt des problèmes de fonctionne­ment au sein du club « depuis dix ans » .« Des menaces sur les agents municipaux, une attitude honteuse envers les arbitres et les équipes adverses..., énumère Ali Rabeh. Cela atteint la réputation de la ville. »

Quant à la subvention de 100 000 euros, l’élu considère que le club est mal géré et « sursubvent­ionné ». « C’est la plus grosse subvention pour un club de basket des Yvelines.

Sur les 100 000 euros, 55 000 euros sont dédiés aux dix joueurs de l’équipe première. Et il n’y a pas un Trappiste, déplore-t-il. Les jeunes paient 90 euros leur licence et ils n’ont toujours pas leur tenue de basket pour la saison 2023-2024. Je finance le sport pour tous, pas le sport de haut niveau (NDLR : compétence de l’agglomérat­ion de Saint-Quentin-en-Yvelines). »

Symbole de ces tensions, les responsabl­es de l’ESC Trappes SQY ont déposé plainte, mercredi 20 mars, au commissari­at contre Ali Rabeh pour diffamatio­n suite à une lettre qu’il a adressée le 13 mars dernier aux adhérents du club.

Estimant « le dialogue impossible », le maire fixe un ultimatum aux dirigeants du club. « Soit ce club se dote d’une direction responsabl­e soit il persiste et dans ce cas-là, on arrêtera de les subvention­ner. On n’a aucune obligation à le faire. » L’élu réfléchit à créer un deuxième club de basket dans la ville. « Des gens sont prêts à reprendre l’activité », prévient-il.

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