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Rouge Les séquestrés de la Villa
Dans le cadre de Lirenval, une conférence a été donnée sur un fait divers sanglant Les séquestrés de la Villa Rouge, qui a défrayé la chronique en 1937. Il avait pour cadre une maison située près du château de la Madeleine, à Chevreuse.
Tout d’abord, il faut savoir que cette villa ne devait pas son nom à un événement tragique mais à des plaques de tôle rouges qui doublaient la grille du jardin. Elle est aujourd’hui la propriété de Charles-Edouard Dervaux qui l’a héritée de ses parents.
C’est lui qui, samedi 16 mars, a présenté cette affaire complexe et singulière, en ouverture du Salon du livre Lirenval et avec l’aide de l’association Mémoire de Chevreuse. La conférence a réuni un public nombreux à la maison des associations de Chevreuse.
Un corps jamais retrouvé
Plantons le décor. Le 10 décembre 1937, Alain de Bernardy de Sigoyer, aventurier au casier judiciaire et psychiatrique chargé, est arrêté avec deux complices pour avoir séquestré dans la fameuse villa un commerçant d’origine bulgare,
Pétrov Gantcheff qui a réussi à s’évader.
La perquisition dans la maison a permis de découvrir une liasse de documents relatifs à un autre homme, un certain Bohumil Rychnowsky, américain d’origine tchécoslovaque, disparu depuis un mois.
Son corps ne sera jamais retrouvé mais il y a tout lieu de croire qu’il a été séquestré puis assassiné par Sigoyer, pour des motifs obscurs mais sans doute d’ordre financier.
Un non-lieu sera prononcé en 1938 en raison de l’état psychique de l’accusé qui a fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique et de l’absence de preuves.
Lors de son procès, le prévenu, hilare et décontracté, volontiers affabulateur et cabotin, simule parfois la folie de manière exaspérante pour l’assistance. Sigoyer retrouve donc la liberté, se marie et fonde dans le Paris de l’occupation une entreprise prospère de vins et spiritueux.
Ce sera la seule parenthèse d’activité légale au sein d’une existence consacrée à des malversations diverses, et des activités frauduleuses. En effet, ce faux marquis et vrai Don Juan a commis à peu près tous les méfaits, du trafic d’armes au kidnapping, et collaboré avec les nazis. Mais en 1947, il est condamné pour l’assassinat de sa femme dont le corps est cette fois retrouvé. Il sera guillotiné le 11 juin 1947.