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Laure Mcintosh lauréate du Prix Toile de Jouy 2024
Le Prix Toile de Jouy récompense créateurs et étudiants qui élaborent une oeuvre artistique et technique en s’inspirant de l’iconographie et du langage textile propre aux manufactures d’indiennes.
Le Prix Toile de Jouy a été décerné fin mars, au Campus Versailles, le centre dédié à la promotion des métiers d’art, installé à la Grande Écurie du château de Versailles.
Baptisée Jeux olympiques
à Versailles, la création signée Laure Mcintosh, qui nous vient de Montigny-le-Bretonneux, a séduit le jury du cinquième prix Toile de Jouy.
Née à Versailles, d’une mère versaillaise et d’un père écossais, Laure a été inspiré par le thème du cheval proposé cette année.
Atmosphère de Versailles
La jeune artiste concourait dans la catégorie étudiant. Elle suit actuellement un cursus à l’École supérieure des arts appliqués et du textile à Roubaix.
À 20 ans, elle fait preuve d’une maturité et d’une maîtrise graphique qui ont séduit le jury de professionnels, parmi lesquels les éditeurs de tissus d’ameublement Casal et Frey, représentés par leurs directeurs Pierre-Edouard Prévôt et Pierre Frey.
« Pierre-Édouard Prévôt est descendant d’Oberkampf», révèle Charlotte du Vivier-Lebrun, directrice du musée de la Toile de Jouy. « Casal édite cette année des tissus dessinés par six lauréats des précédentes éditions du Prix Toile de Jouy », ajoute la directrice.
Laure Mcintosh aime à parcourir les allées du parc de Versailles. Elle a su en saisir l’essence
même, l’atmosphère, que les initiées sauront apprécier.
Une âme versaillaise traduite dans sa planche Jeux olympiques à Versailles.
Son travail très dessiné, réalisé à la tablette graphique, colle aux codes de la Toile de Jouy, sans pour autant s’y enfermer.
Très jeune, Laure aimait déjà dessiner dans des petits carnets, s’inscrivant dans cette lignée d’artistes que le réel inspire tout en sachant y adjoindre l’âme des lieux représentés.
100 candidats
L’artiste a trouvé les ressources pour s’inscrire dans une simplicité narrative, compréhensible au premier regard, essence même de la Toile de Jouy. Laure a traduit l’atmosphère de Versailles en sachant associer le fil conducteur imposé aux candidats, le cheval, Jeux olympiques oblige.
«Le cheval était une gageure, je n’en avais jamais représenté. Il a fallu apprendre », confie la lauréate.
Laure avait l’avantage de bien connaître les jardins de Versailles, où elle aime à se perdre lorsque son emploi du temps le lui permet. « Le XVIIIe est une époque qui m’intéresse », ditelle. Jeux olympiques à Versailles possède une âme quasi littéraire, qui traduit le XVIIIe.
Remporter le Prix Toile de Jouy cette année, face à une centaine d’oeuvres candidates, est synonyme de talent.
Artiste américaine
Laure est rejointe par Leslie Johnson, récompensée pour son dessin : Toile de chevaux, catégorie designer professionnels. Cette free-lance, originaire d’outre-Atlantique, dessine vêtements et linge de maison.
Leslie est installée depuis trois ans en France, après une première vie et une carrière aux États-Unis, notamment au service de la maison Ralph Lauren.
«La Toile de Jouy représente l’élégance à la française. Le cheval, ce bel animal, synonyme de mouvement, associé à la Toile de Jouy, ce tissu de référence, m’ont beaucoup inspiré », confie Leslie Johnson.
Le prix du public est incontournable de ce concours. Cette année, 1 773 votes en ligne ont été comptabilisés, c’est un record. Les voix du public ont sacré Claire Saunier.
Cette Bretonne, qui vit à Rennes, a réalisé une très belle planche baptisée Cavalcade.
Un dessin très abouti aux accents de miniature persane et d’iconographie chinoise.
À 27 ans, diplômée de l’École supérieure d’arts appliqué Duperré et de la design académie d’Eindhoven, Claire Saunier remporte un prix au premier concours qu’elle présentait. « Le sujet était passionnant, permettant un parallèle avec les représentations persanes, chinoises, qui m’inspirent », souligne-t-elle.