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Enedis alimentera les épreuves des JO en énergie décarbonée
Le château de Versailles continue de se préparer en vue de l’accueil des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Le distributeur d’électricité, Enedis, voit les Jeux olympiques comme une vitrine pour son innovation baptisée Groupe électrogène zéro émission GEZE.
Une technologie novatrice que l’électricien teste depuis près de deux ans, qui vise à remplacer les groupes électrogènes diesel qui sont positionnés sur des événements sportifs, culturels, ou lors de pannes et incidents sur un raccordement.
Jeux électriques
Les Jeux olympiques seront une entrée en matière en utilisation réelle pour le GEZE.
Il sera positionné en une dizaine d’exemplaires autour du Grand canal, au château de Versailles, pour participer à la fourniture de courant électrique lors des épreuves équestres de saut d’obstacle, dressage, concours complet, cross country, ainsi que pour le pentathlon.
Avec 16000 spectateurs sur place par session, 40000 pour le cross-country, des milliards de téléspectateurs, pas question de risquer la grande panne, entre le 26 juillet et le 11 août.
Jeudi 4 avril, le distributeur d’électricité organisait une rencontre de ses agents qui seront présents cet été au château, venus de toutes les régions de l’Hexagone, avec les entreprises chargées de la mise en place du site olympique versaillais.
Car ces JO seront électriques, selon la volonté des organisateurs. « Pour réduire de 50 % les émissions de CO2 en comparaison des JO de Londres. L’ensemble des sites olympiques sont prévus pour être reliés au réseau public de distribution », annonce Damien Pillac, manager énergie Île-deFrance pour Paris 2024.
À Versailles, ce sont 5000 litres de gasoil chaque jour qui ne seront pas brulés dans des groupes électrogènes. «À l’échelle de tous les sites olympiques, ce sont quatre millions de litres, 13 000 tonnes équivalent CO2 qui seront économisés », révèle Frédéric Le Brun, directeur énergie pour Paris 2024.
Réduire de 90 %
Organiser les épreuves au château de Versailles requiert une capacité maximum de 5 mgw. «C’est l’alimentation d’une ville de 20 000 habitants, avec 1 000 à 1 500 points de raccordement, », évalue Frédéric Le Brun.
« Raccorder un site olympique au réseau permet de réduire l’impact carbone de 90 %. Ces JOP ont boosté le déploiement de ce Groupe électrogène zéro émission. D’ici à 2040, il remplacera 20 à 40 % de nos groupes diesel dans l’Hexagone », se félicite Sébastien Piètre-Cambacédes, directeur régional Île-de-France Ouest Enedis.
L’électricien a posé deux raccordements au réseau pour alimenter le site de l’Étoile royale. Deux sources différentes approvisionnent le site, sur lesquelles le distributeur ne communique pas pour des raisons de sécurité.
Une panne sur l’un et l’autre prend le relais. Pour mailler l’ensemble des installations au plus près, stands, écuries, vestiaires, parcours, dont le cross country et ses cinq kilomètres, des groupes électrogènes à hydrogène ainsi que le GEZE seront déployés. Ils viennent en complément de l’alimentation réseau.
12 batteries de Mégane
« Tous les points d’alimentation seront doublés avec des groupes électrogènes classiques de secours », précise GL Events, délégataire chargé de la mise en place du site de l’Étoile royale. Les câbles électriques déroulés représenteront près de 700 kilomètres, soit la distance Paris-Marseille.
Le GEZE d’Enedis, fabriqué par le japonais Nidec, sera le modèle 160 kw. Une grosse boite bleue de huit tonnes, montée sur un camion.
Compact, facilement déplaçable, grutable, le groupe zéro émission sera rechargé de nuit, en roulement, sur le transformateur Enedis de la Petite Venise.
«Il peut délivrer 460 kwh, permettant plus de 4 h d’utilisation. Il possède 12 batteries qui équivalent chacune à celle d’une Mégane électrique. C’est plus silencieux qu’une voiture électrique », révèle Sébastien Cantet, directeur de projet.