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Le tueur en série Landru sera rejugé le 4 mai au théâtre de Villepreux
Henri Désiré Landru sera face à ses juges, à l’avocat général, pour quasi un procès en révision, le 4 mai à Villepreux.
Les jurés, tirés au sort dans le public, se forgeront une intime conviction et décideront ou non d’envoyer l’accusé à la guillotine à l’issue d’une confrontation qui se tiendra devant les citoyens, comme en 1921.
Villepreux poursuit son cycle de conférences, expositions, pièces, autour des personnages ayant marqué l’histoire des Yvelines.
Une première au théâtre
Je n’ai rien à vous dire, la pièce de Louis Barraud, s’attache à faire revivre le procès du Barbe-bleue de Gambais, qui s’était tenu à Versailles en novembre 1921.
L’un des premiers procès médiatisés de l’histoire, pour lequel le tout paris se pressait, par trains entiers, depuis la gare Montparnasse, pour rejoindre le palais de justice versaillais et assister au spectacle.
« Ce procès spectaculaire, avec ces crimes, le bagou de l’accusé, sa répartie, se prêtaient parfaitement à un travail d’écriture », confie l’auteur.
Jusqu’ici joué dans des prétoires, Landru au théâtre est une première. Louis Barraud est Yvelinois, vivant à quelques kilomètres de Gambais. Le personnage de l’encombrant citoyen yvelinois Henri-Désiré Landru ne pouvait que l’inspirer.
Une pièce et bien davantage, presque un moment de justice, puisque l’auteur s’appuie sur les échanges entre Landru et ses juges, dans lesquelles il s’est plongé.
« 80% du texte est celui du procès », souligne Louis Barraud.
Le spectateur sortira du tribunal avec son intime conviction, comme le fut celle de Robert Godefroy, l’avocat général, qui condamna Landru à la guillotine.
« La conviction n’a jamais été une preuve », lui opposera l’avocat de l’accusé, Maitre Vincent de Moro-Giafferri.
« Il avait de l’esprit »
« J’ai travaillé à partir des retranscriptions du procès, rapports d’enquête, expertises médico-légales, psychologiques », détaille Louis Barraud.
Un travail d’historien, qui n’est pas une biographie supplémentaire, mais prend le parti de relater le seul procès, grâce aux nombreux ouvrages publiés sur le personnage et le fonds déposé aux archives départementales des Yvelines.
Même si l’auteur avoue pencher en son intime conviction pour une culpabilité de l’accusé, « il n’y en a pas moins, d’énormes vices de procédure dans cette enquête », dit-il.
Pour certains magistrats, pas de doute, l’acquittement serait prononcé aujourd’hui au vu du dossier.
« Landru aurait pu sauver sa tête, il s’en est fallu de peu qu’il écope de la perpétuité au lieu de la peine de mort », estime Louis Barraud.
Landru au théâtre est un moment d’histoire, au texte qui ne manque pas de verve, d’humour, servi par un accusé qui en possédait une certaine dose. « Il avait de l’esprit », souligne l’auteur. Landru est à voir en famille, la pièce convient aux enfants dès 10 ans.
Six comédiens sont sur scène, dont Louis Barraud dans le rôle de l’inspecteur Jules Belin, qui arrêtât Landru et Gauthier Jeanbart, qui campe l’accusé.
La librairie JMS tiendra un. stand, avec une proposition d’ouvrages pour les spectateurs qui voudraient se forger une conviction plus approfondie l’affaire et l’énigme du Barbe Bleue de Gambais.
Landru,