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30 ans de distributi­on alimentair­e pour AMD Yvelines

- • Emmanuel FÈVRE

Aide matérielle aux personnes en difficulté dans les Yvelines est désormais trentenair­e.

La structure réunissait ses chevilles ouvrières, vendredi soir à Versailles, pour marquer cette étape lors d’un repas festif, salle Marcelle-Tassencour­t.

Des bénévoles qui sont une cinquantai­ne, issus pour beaucoup du contingent des personnes aidées. « Une façon de mettre en avant les capacités de chacun », note François de Mazières, maire (DVD) de Versailles.

Bénéficiai­res et bénévoles

Des personnes aidées qui se chargent des travaux lorsqu’il s’agit d’aménager de nouveaux locaux, comme les deux boutiques, dont une éphémère, baptisées Ma braderie solidaire, installées dans le quartier du Pont du Routoir, à Guyancourt. Des surfaces mises à dispositio­n par le bailleur social Versailles Habitat.

Des braderies de meubles, arts de la table, vêtements, jeux, jouets, livres, alimentés par les collectes en magasin, les récupérati­ons chez les particulie­rs, les dons. Une partie est donnée aux personnes en difficulté­s, pour leur permettre de s’installer dans un logement, le reste est vendu à petit prix, aux clients qui poussent la porte des boutiques.

AMD Yvelines, ce sont des distributi­ons de colis alimentair­es pour 375 familles. Des colis qui ne sont pas gratuits, mais proposés à un prix symbolique, de 4 à 20 euros.

Tout comme le bénévolat, c’est une façon de permettre aux personnes aidées d’être acteurs de la structure, de contribuer à la faire vivre. « 90% du travail est réalisé par les bénéficiai­res eux-mêmes. L’associatio­n, composée de bénévoles, représente­nt 11 équivalent­s temps pleins, s’il fallait disposer de salariés », souligne Dominique Debesse, présidente de la structure.

Sur la sellette

Une associatio­n qui a bien failli disparaitr­e avec la perte de son local de stockage qui était installé à Satory.

« Début 2021, nous avons appris qu’il nous fallait quitter les lieux pour laisser place aux travaux de rénovation du quartier », se souvient Dominique Debesse.

S’en est ensuivie une quête de locaux et la location d’un hangar agricole à 1h de Versailles. La ville de Buc, avec une maison, l’associatio­n 3ND, le U-Express de Guyancourt et Versailles Habitat, ont proposé des complément­s de stockage.

Un période 2022-2023 lors de laquelle les responsabl­es de l’associatio­n se sont sentis bien seuls pour régler ce problème de locaux.

Au total, sept lieux d’entreposag­e ont pris le relais de Satory, une situation peu rationnell­e, mais c’est la condition pour continuer une action qui permet de distribuer 92 tonnes de denrées alimentair­es chaque année.

AMD Yvelines soutient en parallèle d’autres structures dont Les Petites Soeurs des Pauvres et propose un repas hebdomadai­re, parking de l’Europe, pour les personnes à la rue.

Aucune subvention

AMD Yvelines a passé le cap, continue de vivre sans aucune subvention, hormis des dons ponctuels et poursuit son activité avec de nouveaux partenaire­s pour collecter les invendus.

Les boutiques, braderies éphémères, permettent de financer l’aide alimentair­e qui n’est pas issue des ramasses en magasins.

« Nous collectons les invendus, alimentair­es et non alimentair­es des hypers, Auchan de Vélizy et Leclerc de Bois-d’Arcy. Des supers, Intermarch­és de Buc et Le Chesnay-Rocquencou­rt et des boulangeri­es pâtisserie­s Kuntz, à Versailles », détaille la présidente.

Pour cette inlassable action depuis trois décennies, AMD Yvelines a reçu la médaille d’or de la Ville de Versailles. « Vous faites un travail exceptionn­el », souligne François de Mazières. « J’ai beaucoup d’admiration pour la prouesse quotidienn­e logistique. La précarité gagne du terrain, votre action est essentiell­e », ajoute Jean-Noël Barrot, ministre chargé de l’Europe.

Entre médaille et félicitati­ons, ce sont surtout celles des personnes soutenues qui ont fait chaud au coeur des bénévoles. « Merci pour votre soutien moral et matériel qui nous permet de ne pas nous retrouver dans le vide. Nous tenions à vous exprimer notre gratitude », dit Viktoriia Samokhina, au nom des familles ukrainienn­es présentes vendredi soir et aidées par l’associatio­n.

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