Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Pour Thierry, la Joconde est la déesse Isis
Autour de la Joconde, il existe bien des certitudes, des incertitudes, des théories. Thierry Gallier, originaire de Marly-le-roi, possède la sienne. Au terme d’une nuit de déductions et des mois de travail, il a conclu que le plus célèbre tableau de Léonard de Vinci est une représentation d’isis, la déesse égyptienne.
Il a compilé le tout dans un ouvrage ; 232 pages au travers desquelles il explique.
Tout a commencé dans une gare
Rien ne prédestinait ce directeur artistique de presse à s’intéresser à la Joconde. « Je l’ai vu la première fois quand j’étais enfant. Et puis c’est tout. C’est en déposant ma famille à la gare que cela m’est venu soudainement.
Je suis tombé sur un magazine qui en faisait un numéro spécial. Je l’ai acheté. En regardant l’oeuvre, j’ai ressenti un trouble, quelque chose qui clochait mais qui je n’arrive pas à saisir ni à comprendre. Ce n’est pas un tableau que j’aimais particulièrement, mais il m’interrogeait. »
Des éléments cachés
La Joconde punaisée sur un mur, Thierry laisse passer les mois. Jusqu’à ne plus y faire attention… Jusqu’à une révélation. « Un vendredi soir, j’ai vu que les deux côtés du visage étaient bien différents. Celui de gauche était plus triste, les contours plus accidentés. En me concentrant sur l’arrièreplan, j’ai vu un cheminement autour de cette femme. À mon avis, il pourrait résumer la vie d’isis, de son début très heureux à une période plus triste. J’ai aussi trouvé des éléments intéressants. » Pour cela, Thierry retournera le tableau dans tous les sens, l’étudiant sous toutes les coutures et scrutant chaque couche. Là où certains ne verront que des rochers ou de l’eau, il y trouvera une femme assise sur un trône, une tête de crocodile, une veuve priant, des portraits de Vinci ou encore un phallus, renvoyant à l’histoire d’isis.
De tout cela, il en tire sa conclusion, son « avis personnel. Vinci a toujours étudié la nature, cherché en elle des solutions pour concevoir des appareils. Il avait compris que c’était la perfection. Isis est la déesse de la nature. Il a voulu la représenter ainsi, comme pour faire une synthèse de son admiration pour la nature. Et, chemin faisant, il a caché tout cela dans son tableau. Il avait besoin de cette complexité pour s’amuser et réaliser une nouvelle performance scientifique qu’est la Joconde. »
De son propre aveu, Thierry Gallier n’a pas obtenu de reconnaissance de la part de la communauté artistique ou historique. « Le musée du Louvre m’a indiqué qu’il ne donnait pas son avis sur les interprétations d’un tableau, qu’il se contentait d’être le coffrefort de toutes ces oeuvres. Les experts ne s’intéressent pas à ma version. Ils préfèrent celle qui affirme qu’il s’agit de la femme d’un riche marchand florentin. Je pense qu’ils se trompent. Si c’était le cas, elle portrait de beaux vêtements, des bijoux et n’aurait pas les cheveux détachés. Cela ne se faisait pas à l’époque. »
Cet ouvrage ne serait pas le point final de l’étude du quadragénaire. Il compte bien continuer à décortiquer l’oeuvre au sourire énigmatique et envoûtant. Il aspire aussi à s’intéresser à d’autres tableaux du maître italien, voir de ses contemporains.
À 47 ans, Thierry Gallier pense avoir levé le voile sur un grand mystère historique et artistique. Chez lui, à Marly-le-roi, ses études l’ont mené à une certitude. La Joconde serait une représentation de la déesse égyptienne Isis. ■PRATIQUE Isis, la Joconde révélée ; Editions Maxiness. Prix public 19,90 euros.