Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Bataille rangée entre les jeunes et un habitant

- F. D.

C’est une guerre des nerfs qui se joue depuis plusieurs semaines à Montigny-le-bretonneux, non loin du square Charles-péguy. Des jeunes du quartier et un habitant en sont arrivés à un tel degré d’exaspérati­on mutuelle qu’ils en ont sorti les armes. Le conflit a trouvé son point d’orgue le 8 août dernier lors d’un événement qui aurait pu se terminer en drame.

Ce jour-là, l’habitant en question rentre chez lui. Il est pris à partie par un groupe de jeunes. Le ton monte. L’homme sort un couteau. Les jeunes, munis de barres de fer, le poursuiven­t. L’habitant reçoit plusieurs coups. Il se réfugie dans le hall de son immeuble. La police est appelée. Les fonctionna­ires constatent que le quadragéna­ire a plusieurs blessures à la tête. Un des jeunes est placé en garde à vue.

Des torts mutuels

Des auditions, il va ressortir une situation beaucoup moins tranchée. De son côté, la victime fait valoir des troubles permanents. Il demeure au rezde-chaussée. Presque sous ses fenêtres, la bande aurait installé un canapé. Les adolescent­s ont pris l’habitude de s’y réunir pour discuter. L’homme ne parviendra­it pas à les convaincre d’aller plus loin. Ses fenêtres et volets seraient devenus la cible régulière de jets de pierre. Il serait obligé de vivre enfermé.

De leur côté, les jeunes dénoncent son attitude agressive. Mahamadou en témoigne lors de son procès, le 10 août. « Il nous menace avec son couteau. Avec, il nous court après presque tous les jours. C’était de la légitime défense. Je voulais le désarmer car il y avait des petits avec nous ».

De son côté, la victime tente de se défendre : « C’est le seul moyen que j’ai pour me protéger. Ils veulent me rendre fou ! »

Une escalade de la violence

Cette stratégie n’est cependant pas du goût du procureur de la République. Le magistrat rappelle que le quadragéna­ire a fait l’objet d’un rappel à la loi pour port d’arme. « Sortir un couteau n’est pas la bonne solution, tout comme une barre de fer. On ne sait pas comment les choses peuvent tourner. Ce contexte d’escalade de la violence, pour les deux parties, n’est pas tolérable. Je demande contre le jeune garçon, tout juste âgé de 18 ans depuis une quinzaine de jours, une peine de 4 à 6 mois ferme ».

Après en avoir délibéré, les juges ont prononcé une sanction. Le jeune garçon, auteur de certains coups à la barre de fer, a été envoyé à la maison d’arrêt de Bois-d’arcy pour six mois. Il devra verser 2000 euros de dommages et intérêts à la victime.

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