Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Le laque, technique rare sous le pinceau de Nicole
Du masculin pour la technique ancestrale du laque et non pas de la laque, qui qualifie, elle, le produit appliqué sur le support. Un savoir faire venu du Japon, que maîtrise depuis plus d’un demi-siècle Nicole Agius Morel. Élève aux Arts appliqués de Paris, l’artiste avait découvert cette technique au sein de l’atelier dirigé par Paul Cressent. « Le coup de foudre a été immédiat », raconte l’artiste.
Patience
Depuis lors, Nicole n’a de cesse de faire vivre cette passion, qu’elle partage avec des activités d’enseignement. Des six mois d’été qu’elle passe à Versailles, en alternance avec le sud de la France, de nombreux moments sont consacrés au travail en atelier. Sous les toits, rue des Condamines, dans un espace baigné de lumière, l’artiste bâtit patiemment ses oeuvres. Car avec le laque, pas d’amateurisme et une patience de rigueur pour arriver à un résultat satisfaisant. « Le laque est un procédé qui repose sur l’oxydation de fines feuilles de cuivre, argent ou or. Celles-ci sont disposées en fonction de l’effet recherché, sur un support de bois apprêté et poncé. Il y a ensuite un long travail de laquage et de ponçage, à 6 ou 7 reprises », explique l’artiste.
Accrocher la lumière
Des tons ocres, en passant par les noirs, jusqu’aux bleus-verts, la palette de Nicole traverse les frontières colorimétriques, avec en ligne de mire cette lumière qui doit irradier les oeuvres en laque. Des épaisseurs contribuent à l’accrocher davantage, avec une tendance aux techniques mixtes qui revient dans certains tableaux. « Il faut que ça accroche la lumière », affirme le laqueur.
De ses séjours en province et de ses voyages, Nicole rapporte des quantités de petits carnets garnis d’esquisses. « Ce sont de rapides croquis et aquarelles des paysages que je traverse. Ils ne se retrouvent pas dans mes oeuvres mais ont la fonction de nourrir mon imaginaire. »
Et chacun trouvera une histoire à déceler dans ce tableau en laque de Nicole Agius-maurel, où paysages alternent avec des représentations humaines, dans un style qui tend vers l’abstraction, facilitant le travail d’imagination.