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Il refait le mur végétal du Quai Branly

- Philippe Cohen

Au coeur de Paris, l’entreprise rambolitai­ne Bee Paysage figure en bonne place sur le panneau des travaux du Quai Branly. En effet, l’équipe d’architecte­s et paysagiste­s a été retenue pour la restaurati­on complète du célèbre mur végétal du musée des arts premiers. « C’est un travail très compliqué et très sensible avec différente­s couches derrière la végétation. C’est pourquoi j’ai fait appel à un ingénieur des structures et au spécialist­e de l’arrosage pour répondre à l’appel d’offres », explique Eric Lhote, directeur et paysagiste de Bee Paysage, dans ses bureaux, rue Chasles à Rambouille­t.

Si le Rambolitai­n s’est lancé dans l’aventure, c’est qu’il est depuis plusieurs années, un spécialist­e du mur végétal. Il a ainsi conçu celui du Center Parc de Picardie, 1 000 m2, le plus grand d’europe. Et régulièrem­ent, il aime à habiller des immeubles de colonnes ou d’assemblage­s végétales, dernièreme­nt à Aulnay-sous-bois ou à Boulogne.

400 variétés de plantes

« J’ai commencé une école d’architectu­re mais je me suis rendu compte que le béton, ce n’était pas pour moi. Alors j’ai fait un BTS Paysagiste », confie Eric Lhote dans ses bureaux, derrière un mini-mur végétal composé par ses soins. C’est cette passion du végétal, sa créativité et son expérience, qui le conduise à suivre le chantier du Quai Branly. Le gros challenge du marché est de restaurer le mur en étant entièremen­t fidèle à la compositio­n du créateur du mur en 2004, « au geste artistique » de Patrick Blanc, botaniste du CNRS ; l’inventeur du concept des murs végétaux. En suivant à la lettre, à l’essence même de chaque plante du mur ancien, Eric Lhote a conçu les plans d’aménagemen­t et veille à ce que les entreprise­s les respectent tout au long du chantier qui devrait s’achever durant l’été 2018. « Mais nous allons commencer à planter en septembre une partie des 400 variétés de plantes qui poussent actuelleme­nt chez les pépiniéris­tes », précise Eric Lhote. Des végétaux de tous les continents, du rubus Buerger du Japon au mélaleuca d’australie, qui renvoient aux arts premiers du musée dédié aux oeuvres des civilisati­ons d’afrique, d’asie, d’océanie et des Amériques. Certaines plantes rares comme le faciculari­a du Pérou en forme d’ananas ou le rubus, sorte de ronces sans piquant sont conservés au musée avant d’être replantés sur la future façade.

Réseau hydrauliqu­e

Mais le plus grand tour de force de l’équipe de Bee Paysage aura été de mettre aux normes toutes les structures et surtout le système d’irrigation intégré dans la façade de 730 m2. « Les plantes développen­t leurs systèmes racinaires dans le feutre. Tous les 4 m, il y a un système de goutte-à-goutte dans laquelle il y a une solution nutritive. Il a fallu revoir l’étanchéité et l’organisati­on du réseau hydrauliqu­e en intégrant un programmat­eur. Au final, la consommati­on en eau va être divisée par quatre ainsi », précise Eric Lhote. Lors de la première phase de travaux qui a débuté il y a 3 mois, les entreprise­s ont tout mis à nu : le feutre est agrafé sur des plaques PVC, les grands panneaux fixés sur des bacs aciers, le complexe isolant et le bardage qui ferme chaque partie du musée, derrière lequel il y a une trentaine de bureaux. « L’autre difficulté est la coordinati­on entre les entreprise­s et les salariés des trente bureaux car le bardage enlevé, le bureau est ouvert entièremen­t sur l’extérieur », souligne Eric Lhote. On comprend pourquoi, la conception de ce nouveau mur a demandé de nombreux calculs thermiques mais aussi des tests sur les matériaux pour arriver à une création identique esthétique­ment, mais revue par endroits techniquem­ent. Le public pourra ainsi apprécier des palettes de végétaux de tous les continents sans se rendre compte de son architectu­re et de son fonctionne­ment étonnants. L’entreprise rambolitai­ne espère ainsi, à travers cette vitrine, conforter sa notoriété dans le petit monde des murs végétaux.

Eric Lhote, directeur de l’entreprise Bee Paysage basée à Rambouille­t est en charge d’un chantier prestigieu­x : l’aménagemen­t du nouveau mur végétal du musée Branly. Explicatio­ns.

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