Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Par ennui, il plonge dans la pédopornog­raphie

- F. D.

Plus de 9000 photos et 1347 vidéos très précisémen­t. Beaucoup de pornograph­ie mais aussi des fichiers mettant en scène des enfants. Ce contenu a été découvert sur l’ordinateur, les disques durs et autres supports externes de Fernando. L’homme de 52 ans été jugé au tribunal correction­nel de Versailles, ce mercredi 23 août.

Ce sont des services d’enquête spécialisé­s en cybercrimi­nalité qui sont remontés jusqu’à lui. Un long travail mené entre janvier 2014 et avril 2017. Fernando avait été repéré alors qu’il utilisait très fréquemmen­t un système d’échange sur Internet. Il télécharge­ait et mettait aussi à dispositio­n les images sordides qu’il avait trouvées. Le tout s’est déroulé à son domicile de Carrières-sous-poissy.

Le quinquagén­aire s’est présenté libre face à ses juges. Un homme de petite taille, visiblemen­t inquiet du sort qu’allait lui réserver la justice. La tête baissée, les mains crispées sur la barre, Fernando a raconté sa « grande précarité affective et sociale. J’ai été muté en 2014 et je travaillai­s énormément. J’étais seul. Alors je me suis mis à regarder de la porno normale (sic). Et puis j’ai vu des fichiers que je ne voulais pas. Je télécharge­ais. Je stockais, encore et encore. Quand un disque était plein, j’en utilisais un nouveau. Et ainsi de suite. Je n’avais même pas le temps de tout visionner. Mais je vous le promets, je ne cherchais pas spécialeme­nt des choses montrant des enfants. »

Dans la salle d’attente de sa psy…

Immédiatem­ent, les magistrats mettent à mal cette ligne de défense. « Vos propos sont étonnants. On a retrouvé dans votre historique de navigation des mots-clés qui montrent bien que ce sont des jeunes mineurs que vous recherchie­z. Et après votre arrestatio­n, dans la salle d’attente de votre psychologu­e, on vous a vu regarder avec insistance les fesses d’une jeune fille de 16 ans qui était là ». Fernando campe sur ses positions. « Non ! Mon regard s’est posé rapidement sur elle car elle quittait la pièce. Mais je ne suis pas comme ça. Je regrette tout cela. J’ai fait l’erreur de ma vie. »

Pour le procureur de la République, la situation est préoccupan­te. « Le nombre de fichiers est vertigineu­x et les explicatio­ns de Monsieur un peu rapides. On ne tombe pas sur ce genre de photos et de vidéos par hasard et dans une telle quantité. Je demande une peine de 18 mois de prison avec sursis ».

Après en avoir délibéré, les juges ont prononcé douze mois avec une obligation de soins et de travail. Fernando a aussi été inscrit sur le fichier des auteurs de délits sexuels. Toute sa vie, il devra justifier de son domicile.

« Je stockais, encore et encore »

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