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Relaxé à la demande de la procureure
Il est rare de voir le ministère public requérir la relaxe contre un accusé qu’il a lui même poursuivi. C’est la demande qu’a faite la procureure aux juges, le 18 octobre dernier, à l’issue de la comparution d’ibrahim (25 ans) devant la 6e chambre du tribunal correctionnel de Versailles.
Ibrahim, sous contrôle judiciaire depuis les faits, était accusé par son épouse de violences. « Il m’a étranglée, frappée avec ses poings et menacée avec un couteau », a encore soutenu mordicus Fatou à la barre.
Il était 4 h 35 du matin, ce 25 juillet dernier à Guyancourt. Les forces de l’ordre doivent se déplacer au domicile du couple après une énième dispute. C’est la dixième fois depuis le 3 décembre 2015. Ibrahim est revenu ce jour-là pour récupérer ses affaires. Lorsque la police arrive, il est sagement assis sur le canapé. Il les attendait. Un couteau de cuisine est posé sur une table juste devant lui. Il nie formellement les accusations de son épouse.
Il l’a encore répété à l’audience. Fatou, elle, insiste, invoquant les photos de ses pommettes tuméfiées. « Ce n’est pas ce qu’on voit ! a débuté la procureure dans ses réquisitions. Rien n’atteste les violences dans les constatations de la police. Madame a en plus retiré sa plainte. » Fatou a tenté d’expliquer pourquoi, ajoutant encore plus de désordre à son témoignage. Sa version a pu apparaître parfois abracadabrantesque.
« C’est la parole de l’un contre l’autre, on ne saura jamais ce qu’il s’est passé, a poursuivi la procureure. Mais on est au-delà du doute, voilà pourquoi je demande la relaxe. » Le tribunal a eu la même appréciation du dossier. Ibrahim est reparti lavé de tout soupçon.