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La chasse aux odeurs est ouverte

- Emmanuel Fèvre

Une semaine de fermeture a été imposée par la ville de Bailly, le 1er octobre, après une période de fortes odeurs, sur la plateforme Bio Yvelines services. Cette décision faisait suite à des plaintes, elles seraient plusieurs dizaines, émanant de riverains habitants Bailly et dans une moindre mesure de Noisy-le-roi.

Vendredi 20 octobre, Claude Jamati, maire de Bailly, s’est rendu sur le site, accompagné des services techniques et d’un représenta­nt de la communauté d’agglomérat­ion de Versailles Grand Parc.

Garder Bio Yvelines services

Pour l’élu, pas question de se passer de cette entreprise, dont le site baillacois a été inauguré au début de l’été. « Il y a une gêne », convient Claude Jamati. « Celle-ci ne doit pas continuer », annonce fermement le maire.

Celui-ci se montre rassurant. « Il n’y a pas de toxicité, puisqu’il s’agit exclusivem­ent de végétaux qui fermentent. Je suis serein. Des solutions sont en cours d’élaboratio­n. Il faut régler le problème, perçu comme une nuisance et permettre aux riverains d’accepter la présence de Bio Yvelines service sur le territoire de la commune », complète Claude Jamati. Non polluante, à la différence de l’autoroute qui la jouxte, la plateforme de compostage est un extraordin­aire outil d’insertion et de traitement naturel des déchets verts.

Pourtant, du fait de son implantati­on sur la Plaine de Versailles, de sa réussite et pour des raisons de rivalités politiques locales, le site dérange manifestem­ent certains. Le maire de Bailly convient qu’un certain nombre de plaignants attisent un peu les vents.

Un plan Marshall de reconquête des riverains est donc engagé. « Notre process de travail est revu en profondeur. Nous devons pouvoir travailler sans odeur, c’est tout le travail entrepris depuis quelques jours », explique Luc Faucheur, gérant de BYS. « Même si nous avons fait quelques erreurs de manipulati­on ces derniers jours », convient le cofondateu­r de l’entreprise.

Des investisse­ments importants

La noria des camions a repris sur le site, chaque jour plusieurs tonnes de végétaux sont déposées par les entreprise­s de la région. « Jusqu’ici nous stockions cette matière première 3 à 5 semaines avant qu’un sous-traitant vienne la broyer, premier stade avant le criblage et la mise en compostage. Avec les fortes chaleurs ce tas a commencé à fermenter et sa manipulati­on a produit les effets que l’on sait », détaille Luc Faucheur.

Bio Yvelines services va désormais broyer en continu, tous les jours, avant tout risque de fermentati­on. « Nous achetons notre propre matériel. C’est un investisse­ment de 300 000 euros, assumé. Nous prenons nos responsabi­lités », annonce le gérant. Bio Yvelines services va en complément se doter d’une station météo, pour manipuler ses stocks en l’absence de vent et tester un système de masque par tensio-actifs et huiles essentiell­es, habituelle­ment utilisé par les stations d’épuration.

Élus locaux et responsabl­es de l’entreprise veulent ainsi tout mettre en oeuvre pour sauver une structure qui emploi onze personnes, dont neuf en insertion. Et comme un signe du destin, ces petits soucis vont être source de croissance pour BYS, résolument tourné vers l’avenir. « Trois recrutemen­ts sont prévus pour mettre en oeuvre notre nouveau mode de traitement », précise Luc Faucheur.

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