Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Guillaume Gallienne présente Maryline au Cyrano
C’est un film qui submerge, comme le rouleau d’une vague. Maryline était en projection jeudi 26 octobre au Cyrano, avant sa sortie nationale. Les 300 spectateurs ont assisté au morceau magistral composé par Guillaume Gallienne, qui campe Maryline, jeune femme montée de sa province natale dans les années 1970, pour embrasser la carrière d’actrice à Paris.
Parler de violence et de bienveillance
Avec Adeline d’hermy dans le rôle principal, c’est un one woman show qui prend aux tripes, tant le réalisateur joue sur le personnage pour faire passer son écriture cinématographique. Maryline parle au spectateur, au travers d’une actrice presque muette, dans une histoire qui dit les affres de ceux qui n’ont pas ou peu de parole pour s’exprimer.
Le langage, ciment de la société, la bienveillance, la fraternité, la violence de l’alcoolisme, sont au centre de ce long-métrage atypique.
« C’est un film inspiré par une rencontre, il y a une quinzaine d’années. Une femme m’a raconté sa vie, qui m’a bouleversé », confie le metteur en scène.
Pour Guillaume Gallienne, qui a mené des ateliers dans des zones d’éducation prioritaire, cette exclusion par le langage ne pouvait être qu’inspirant pour écrire un film. « Cette femme, comme ces gamins, n’ont que la violence pour s’exprimer. Une violence physique contre les autres, une violence contre-soi par l’alcool. »
Maryline est un film plein d’énergie, où le réalisateur émeut, surprend et captive par une histoire bien ficelée, malgré la gravité du fil conducteur. « Je veux aussi parler de ceux qui donnent un peu de temps pour les autres, sont bienveillants et peuvent sauver des vies », ajoute Guillaume Gallienne.
Adeline d’hermy crève l’écran, elle est le personnage qui porte ce drame voulu par le réalisateur. « Elle s’est imposée comme une évidence. Adeline a l’humilité du personnage, elle n’a pas besoin de le composer. C’est une actrice qui vient du monde de la danse, elle s’exprime avec son corps, dans un personnage qui parle peu », souligne Guillaume Gallienne. Et dans ce film, Maryline, Adeline d’hermy c’est un pur bonheur.