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« Terminer sur le podium et sauver au minimum 15 enfants » TRANSAT JACQUES-VABRE.
La dernière fois qu’on a parlé de vous, c’était pour votre abandon au Vendée du Globe. Cette déception at-elle été difficile à digérer ?
« Je n’ai pas mis si longtemps que ça. Quand je me suis retrouvé au Cap-vert, j’ai rapidement pesé le pour et le contre. Ce n’était pas raisonnable de continuer la course avec un bateau abîmé pour aller dans les mers les plus dangereuses au monde, sachant qu’il restait encore 90 % du parcours à faire. La décision n’a donc pas été difficile à prendre. Mais quand on prépare le Vendée Globe, on sait que c’est une éventualité. Il faut surtout arriver à l’accepter. Et puis, la vie continue. Le choix que j’ai fait, ça a été de ramener le bateau aux Sables-d’olonne sans assistance. On a pu ainsi parler du projet dix jours supplémentaires.
Que fait-on quand on rentre à la maison plus tôt que prévu ?
Je ne suis pas resté très longtemps à la maison car je suis allé rejoindre ma famille qui était à l’étranger à ce moment-là. J’ai suivi ensuite la course d’assez loin. Mais je suis retourné aux Sables-d’olonne pour assister aux arrivées. Ça n’a pas été un pèlerinage trop difficile.
Dans quelques jours, vous allez prendre le départ de la Transat Jacques-vabre. Pouvez-vous nous parler un peu de cette course ?
C’est la cinquième fois que je vais la faire. Ma première participation était en 2007 avec mon class 40. La course retourne cette année à Salvador de Bahia (Brésil), ce qui raccourcit un peu le parcours. On devrait en avoir pour deux semaines. Il faudra être le pied au plancher dès le début.
Une course que vous allez faire à nouveau avec Samantha Davies…
Oui, on avait terminé à la cinquième place en 2015. C’était un super résultat avec le bateau qu’on avait. On a tout de suite retrouvé des automatismes dès les premiers entraînements ensemble. On est très complémentaires et c’est super agréable de naviguer avec elle. Elle est toujours souriante.
Quels sont vos objectifs ? Il en y a toujours un double. Sportivement, ce serait de terminer sur le podium. On ne va pas le cacher. Et on s’est fixé aussi le défi de sauver au minimum quinze enfants malades. Mais on a toujours réussi à collecter des fonds pour en soigner plus que l’objectif annoncé. On espère que ce sera le cas à nouveau.
Il se murmure qu’il s’agira de votre dernière course au large avant de raccrocher. Vous confirmez ?
Oui, je pars habiter ensuite à San Francisco avec ma femme et mes deux enfants. Je vais faire moins de bateau, pas de la même manière en tout cas. J’ai envie de faire autre chose dans ma vie. Je suis très heureux de tout ce que j’ai pu faire. J’ai eu cette chance de pouvoir participer notamment deux fois au Vendée Globe. Je laisserai la barre du bateau à Samantha qui prendra la suite du projet. La transition se fait cette année.
Ce projet de défier les océans pour sauver les enfants malades avec Initiatives-coeur, ça a changé votre vision de la vie ?
Ça m’a donné une vision différente de la course au large car j’ai eu l’impression d’être utile. Je ne faisais pas ça comme beaucoup de monde dans un but commercial pour vendre du chocolat ou des fenêtres. Avec ce projet, j’ai vécu des émotions fortes et fait aussi de superbes rencontres. Quand on ramène des enfants à leur famille dans leur pays (NDLR : il est allé au Congo et au Burkina Faso), ce sont des moments incroyables. C’est là où on se rend compte de toute la magie de cette chaîne de solidarité mise en place par l’association. »
Comme en 2015, Tanguy de Lamotte prendra le départ le 5 novembre de la Transat Jacques-vabre en compagnie de Samantha Davies. Le natif de Versailles mettra ensuite un terme à sa carrière de skipper. Entretien.