Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Corto Maltese reprend du service
Avec le capitaine Haddock, Corto Maltese est peut-être l’un des plus célèbres marins de l’univers de la bande dessinée. Là s’arrête la comparaison, car au niveau du caractère, du style et des aventures, nous sommes aux antipodes.
Corto Maltese est revenu avec une quatorzième aventure, Equatoria, sous la plume de Días Canales et Ruben Pellejero. Cette fois-ci, le légendaire homme à la casquette quitte Venise en 1911 en quête d’un mystérieux objet rapporté des croisades, Le miroir du prêtre Jean. Un temps, il espère s’arrêter à Malte, mais la piste le conduira dans les jungles de l’afrique équatoriale. Entretemps, elle lui fera déjouer un attentat contre Winston Churchill, rencontrer Aïda, une journaliste, Ferida, une exploratrice à la recherche de son père disparu, ou encore Afra, une ancienne esclave peu bavarde.
Sans être en rupture, l’image de Corto tranche dès la couverture. Il prend plus les allures d’un aventurier, ayant laissé sa vareuse au vestiaire mais l’arme à la ceinture. Pour une fois, pas de mer, pas d’oiseaux du large mais une végétation dense et mystérieuse. Corto apparaît dans un puits de lumière, en contreplongée. Il domine l’ensemble.
On le devine aussi grâce au premier plan. Le marin va se retrouver embarqué dans une histoire de trafic d’ivoire.
Globalement, la philosophie du personnage d’hugo Pratt demeure conservée. Mystérieux, énigmatique, jouant du poing lorsqu’il le faut. Le dessin demeure exceptionnel. On plonge tout de suite dans l’épopée, même si on aurait aimé un peu plus de rebondissements. Les fans ne seront cependant pas trompés.