Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Deux copines dealaient de la cocaïne près des gares
Deux trafiquantes de cocaïne et d’héroïne ont été interpellées le 16 janvier dernier, en gare de Chaville-vélizy, à Viroflay. L’enquête puis leur procès ont mis en évidence un vaste trafic, spécialement étendu car touchant les départements des Yvelines, les Hauts-de-seine, le Val-demarne et Paris. Particularité : le duo opérait près des gares.
Tout est parti d’un renseignement anonyme aux policiers, le 12 janvier. Un trafic se serait installé à Viroflay. Cela dure et cela commence à bien faire.
La drogue cachée dans les fesses
Les enquêteurs se mettent en planque et identifient deux femmes gravitant autour d’une Citroën C3.
L’une reste au volant quand l’autre part chercher les clients. La scène se déroule quatre jours plus tard. Le duo est interpellé en flagrant délit alors qu’un client vient de récupérer sa came.
Sous le siège, les policiers mettent la main sur un morceau de carton portant des numéros de téléphone. Une liste de clients. Ils saisissent également trois téléphones portables. Un s’avérera être exclusivement utilisé pour contacter la clientèle des drogués. Cinq cents euros en petites coupures seront découverts.
Samia, 21 ans, et Felah, 25 ans, sont toutes les deux conduites au commissariat. Une fouille intégrale permet de retrouver la drogue, cachée dans les fesses de la première : 12 bonbonnes de cocaïne, 4 d’héroïne. Valeur marchande : 1 000 euros.
Dans un premier temps, Samia va affirmer ne s’adonner à cette activité que depuis un mois, « pour le compte d’un mec d’epinay-sur-seine (dép. 93) »
Une déclaration qui va évoluer. En fait, la jeune femme originaire de Bagnolet l’admet. Son petit manège dure depuis le mois de juin. « J’avais des dettes. Ma mère beaucoup. Elle doit payer 14 000 euros à son proprio. Alors je me suis dit que ça pouvait m’aider. Je ne le faisais que 2, 3 ou 4 fois par semaine. J’étais payée 50 euros pour la journée, en livraison ou en revente. »
« J’ai vendu de la mort »
Samia tente de dédouaner sa copine. « Elle ne faisait rien. Juste m’accompagner. Elle a des problèmes chez elle. Ça lui faisait une sortie, une randonnée (sic). Elle a même essayé de m’arrêter. »
« Et bien voilà, tranche le juge. Maintenant, les stupéfiants ont des accompagnatrices, des auxiliaires de vie. C’est une bonne idée d’assister une copine qui vend de la drogue dure. Vous vous moquez de moi ! »
Samia reprend la parole. « Honnêtement, c’est vrai. Je sais que c’est n’importe quoi, que j’ai vendu de la mort aux gens. Je regrette. »
Et Felah de poursuivre : « Je n’ai rien fait que d’être avec elle. Je voulais juste partir, sortir de chez moi. »
L’argumentaire, loin d’avoir emballé le procureur de la République, a suscité de lourdes réquisitions. « J’entends une belle histoire, des dettes, qui existent bien. Mais les faits sont très graves. La sanction devra être équivalente. Je n’ignore pas que leur casier judiciaire est vierge, mais je ne peux demander autre chose que 14 mois d’incarcération. »
Après en avoir délibéré, les juges ont rendu leur verdict : 9 mois à la maison d’arrêt des femmes de Versailles et une interdiction d’aller dans les Yvelines pendant 3 ans.
« On va en prison ? », questionne Samia en chuchotant à l’oreille de Felah. Hochement de la tête.