Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Ils entendent libérer les trottoirs en posant des affichette­s sur les voitures

L’associatio­n ARC veut que les piétons puissent circuler sur les trottoirs. Une campagne de sensibilis­ation est lancée.

- • Philippe COHEN

❝ « Dans certaines rues, le piéton n’a pas d’autre solution que de slalomer entre les véhicules, le mobilier urbain, les poteaux ou les jardinière­s » CLAUDE LIEVENS

Le fléau de Rambouille­t est, selon les membres de l’associatio­n ARC (Agir sur Rambouille­t Territoire­s pour les circulatio­ns piétonnes et cyclistes), le nombre de voitures mal garées qui empêchent les piétons de circuler normalemen­t sur les trottoirs. Voitures qui débordent du marquage de l’emplacemen­t, véhicules sur le trottoir au plus près des commerces, voitures trop imposantes qui laissent peu de places aux poussettes et aux fauteuils roulants.

1,4m obligatoir­e pour les piétons normalemen­t

« Il est absurde de voir un seul individu dans des automobile­s qui font 2,10m et que le piéton n’est pas l’espace légal de 1,40 m sur le trottoir ! » s’étonne Claude Lievens, président de l’ARC qui constate tous les jours que des personnes en canne ne peuvent avancer sur le trottoir, que des mamans en poussette soient obligées de changer de trottoir et d’aller sur la chaussée.

Pourtant la loi dit que sur 1,40 m de large, le trottoir est du domaine exclusif du piéton pour des raisons de confort et de sécurité (article R417-11 du code de la route).

Or, ce n’est pas le cas à Rambouille­t.

Le président de l’ARC a pris des clichés des cas les plus significat­ifs de l’incivilité du stationnem­ent.

Le phénomène touche bien sûr la rue de Gaulle, mais pas seulement. « A La Clairière, les propriétai­res de pavillons ont plusieurs voitures par ménage et sont amenés à se garer sur le trottoir ou devant chez eux. Ou les SUV sont trop grands pour leur garage, qui peut être aussi utilisé pour autre chose que de garer la voiture » , explique Luc Martin, trésorier de l’associatio­n. « Souvent aussi, les propriétai­res garent leur voiture devant l’entrée, or vous n’avez pas le droit de privatiser un espace devant chez vous, d’autant plus qu’autour les places sont payantes. La loi est claire sur ce point. Mais beaucoup ne le comprennen­t pas » , ajoute Luc Martin.

Afin de lutter contre les mauvaises habitudes de stationnem­ent, l’associatio­n a décidé de prendre le taureau par les cornes en sensibilis­ant concrèteme­nt les automobili­stes par la pose de papillons : un tract rappelant la loi et indiquant au véhicule qu’il est mal garé.

« Cette idée est venue après la commission circulatio­n de la municipali­té à laquelle nous participon­s. Tous les sondages montrent -comme celui du baromètre du piéton (lire ci-dessous)que c’est le stationnem­ent sur le trottoir et la circulatio­n des piétons qui posent problème. Alors, on s’est demandé ce que pouvait faire l’associatio­n. Ainsi est venue cette initiative de distribuer des papillons aux voitures mal garées et de l’expliquer » , détaille Claude Lievens.

Des rues problémati­ques

Depuis 3 semaines, les membres de l’ARC sont passés à l’action dans tous les quartiers. Ils ont fait imprimer un millier de tracts pour les poser là où il faut, concrèteme­nt : « Quand les voitures ne sont pas dans les limites du marquage réservé. Parfois, les conducteur­s empiètent sur le trottoir afin de protéger leurs rétroviseu­rs dont la réparation peut s’élever à 500€. D’autres se garent près des passages-piétons. Parfois, le problème vient de haies mal taillées qui débordent et ne permettent pas aux piétons de circuler. D’autres fois, ce sont les poubelles qui gênent les piétons. Parfois, tout se cumule : la poubelle, le mobilier urbain et le poteau avec la voiture mal stationnée » , énumère Claude Lievens.

Et ils ont relevé des rues plus problémati­ques que d’autres comme la rue Pasteur où tout bonnement « les piétons ne peuvent circuler car les trottoirs ne sont pas assez larges » . Parmi les rues les plus difficiles pour le piéton, il y a la rue Lachaux « infernale » , la rue Louis-Leblanc, « mal conçue depuis les origines » ou encore le début de la rue Gambetta, près de la salle Patenôtre.

Mais la pire semble être la rue de la Fosse-Jean : « Avec des véhicules garés sur les deux trottoirs et les difficulté­s des autres véhicules à traverser cette rue. D’autant plus fréquentée qu’elle permet aux automobili­stes d’éviter les embouteill­ages de la rue de La Louvière, en profitant de la priorité à droite à cet endroit » . A Beausoleil, l’ARC regrette : « Des voitures stationnée­s de chaque côté de la rue où le piéton est condamné à marcher sur la chaussée » .

Depuis le lancement de l’opération, l’ARC constate des changement­s de comporteme­nts : « Des voitures mal garées font désormais attention. D’autres ont changé leurs habitudes. Mais si nous ne continuons pas, cela risque de retomber. Nous souhaitons que par exemple la police municipale prenne le relais de notre action » , suggèrent Luc Martin et Claude Lievens.

 ?? Philippe COHEN ?? Luc et Claude, de l’associatio­n ARC, posent depuis novembre des papillons sur les voitures mal garées.
Philippe COHEN Luc et Claude, de l’associatio­n ARC, posent depuis novembre des papillons sur les voitures mal garées.

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