Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Les appartements intimes et privés du château se dévoilent petit à petit
Depuis 2018, année où Emmanuel Macron a décidé que le château de Rambouillet ne serait plus un palais présidentiel, c’est une nouvelle page de son histoire qui est en train de s’écrire.
L’idée est désormais de redonner vie à ce château jusqu’à maintenant peu fréquenté du fait de son statut de résidence présidentielle depuis 1895. « Alors qu’il aurait pu disparaitre, notamment au moment de la Révolution, il est parvenu à résister aux affres du temps. Et ce pour trois raisons, détaille l’administratrice du domaine, Isabelle de Gourcuff. La chasse bien sûr mais aussi car il faisait office de refuge de pouvoir, sans être trop éloigné de Versailles et Paris. Et enfin, car telle une maison de campagne, l’intimité familiale était préservée et il faisait bon y vivre. »
Le CMN (Centre des monuments nationaux) a donc fait le choix de réaménager entièrement le parcours de visite du château en l’axant sur sa période contemporaine présidentielle. « Pour montrer aux visiteurs l’organisation officielle d’une résidence de la République mais aussi et surtout pour leur faire découvrir les coulisses de son fonctionnement. Le prisme de l’histoire reste toujours présent car le château de Rambouillet a une histoire singulière : il a connu à la fois l’ancien régime, l’empire et l’époque présidentielle » , détaille Isabelle de Gourcuff.
Pour aider le château à prendre ce nouveau tournant l’exposition « Rambouillet 1950, dans l’intimité du président » , a été montée grâce à un partenariat exceptionnel avec le Mobilier national. Elle est visible jusqu’en avril prochain. (Lire notre édition du 06/12).
Réaménagement du parcours de visite
Conçue comme la préfiguration d’un réaménagement qui sera progressivement complété dans les années à venir, cette exposition marque le retour des mobiliers créés spécifiquement pour le château de Rambouillet sous le mandat de Vincent Auriol, par de grands décorateurs de l’époque.
Le premier président de la IVe République, qui adorait Rambouillet, avait dans l’idée d’en faire « une vitrine des arts déco français. Le couple Auriol était fondu d’art moderne et il a voulu faire entrer la modernité dans les palais nationaux » , explique Gérald Rémy, inspecteur des collections au Mobilier national et commissaire de l’exposition.
Juste après guerre, d’importants travaux ont été entrepris pour doter le château de Rambouillet du confort moderne qu’exige une résidence présidentielle pour l’accueil d’hôtes