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Privés de profs depuis des mois, élèves et parents demandent une dispense pour le brevet
Un prof devant chaque élève à la rentrée 2023. Un engagement du gouvernement non tenu à JouarsPonchartrain.
Depuis le 12 septembre, la moitié des classes de 3eme du collège Saint-Simon n’ont plus de professeur de technologie et aucun remplaçant n’a été trouvé. Concernant la chimie, la professeure des 6 classes de 3eme est absente et non remplacée depuis 13 novembre.
Des profs non remplacés depuis le début de l’année scolaire
Un état de fait qui pénalise les élèves et engendre un retard dans les apprentissages, ce qui pénalisera la poursuite de leurs études.
Autre écueil et non des moindres dans le viseur : l’épreuve scientifique du brevet des collèges. « Les élèves n’ont pas cours depuis des mois, il est donc impossible qu’ils soient évalués sur ce qu’ils n’ont pas appris. C’est pourquoi, avec la direction du collège, nous avons demandé au rectorat une dispense pour cette épreuve. Dispense qui nous a été refusée alors que c’est une procédure qui existe et qui a déjà été accordée » , explique Isabel da Silva Maroudin, représentante des parents d’élèves (FCPE) au collège de Jouars-Pontchartain.
Résultat, avec d’autres représentants FCPE et AAPE, ils sont montés au créneau dès la notification de ce refus. Un courrier a été envoyé au rectorat, à l’inspection académique et au député Philippe Emmanuel. Qui a pris la plume pour les soutenir en écrivant à la directrice des services départementaux de l’Éducation nationale des Yvelines.
Parallèlement, une pétition a été lancée. Elle a déjà recueilli plus de 600 signatures.
« On ne porte aucune considération à nos enfants »
En plus des élèves de 3eme, ces absences de professeurs impactent 5 classes de 4ème et 5 classes de 5ème, donc des jeunes qui seront eux aussi pénalisés dans les années à venir.
« Cette année, l’obtention du brevet n’est pas encore obligatoire pour passer en seconde, tant mieux pour les 3eme, mais si la situation venait à se reproduire les années suivantes ? » , s’alarme Isabel da Silva Maroudin
Et sa collègue Vanessa Zaganjor d’ajouter : « Cette situation n’est pas tolérable. Les élèves accumulent du retard, ça les pénalisera par la suite s’ils veulent s’engager dans un cursus scientifique. Pas de note, pas d’appréciation, pas d’évaluation depuis le début de l’année scolaire... C’est un handicap énorme ! C’est à croire qu’on ne porte aucune considération à nos enfants. »
Le Brevet national des collèges est le premier examen national que passent les jeunes Français. Autant dire que le stress sera là « et le sera d’autant plus s’ils sont contraints de passer une épreuve sur ce qu’on ne leur a pas enseigné. Le risque d’avoir un zéro est bien réel ! » , ajoute Aline Metayer, représentante des parents d’élèves (UNAAP).
Ces non-remplacements des professeurs absents mettent également à mal le principe de l’égalité des chances. « Il y a des élèves qui peuvent être aidés par leurs parents, il y en a d’autres qui bénéficient de cours particuliers. On en arrive à des situations discriminatoires. »
Ce refus de dispense d’épreuves au brevet par le rectorat a fortement surpris les élèves, les parents et leurs représentants qui comptent bien poursuivre leur mobilisation jusqu’à l’obtention de leur revendication. Quand bien même un professeur remplaçant de physique-chimie devait arriver lundi dernier « le retard pris est trop important pour être rattrapé ! »
Une lettre type a d’ores et déjà été préparée afin que chaque élève de 3eme du collège Saint-Simon écrive directement à la directrice académique des services de l’éducation nationale des Yvelines pour lui demander une dispense.