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Clause « anti-ghetto » de la Région : François Morton craint une accentuati­on de la crise du logement

François Morton, maire (DVG) de Guyancourt, alerte sur l’avant-projet du SDRIF, et notamment sur la politique du logement. La Région introduit une clause « anti-ghetto », qui ne passe pas pour l’élu.

- • Manon VARALDO

L’enquête publique du SDRIFE a débuté et est en cours jusqu’au 16 mars. Elle est menée par la région Ile-de-France, dans le cadre de son schéma directeur environnem­ental qui détermine l’aménagemen­t du territoire francilien d’ici à 2040.

Enquête jusqu’au 16 mars

Elle doit permettre de maîtriser la croissance urbaine en Ilede-France. Certains points interpelle­nt le maire de Guyancourt.

La Région Ile-de-France introduit une clause dite « antighetto » qui, dans un objectif de mixité sociale, freine la production de logement social dans les territoire­s comportant plus de 30% de PLUS-PLAI.

« Valérie Pécresse, lors d’une séance du conseil régional, a confirmé son souhait d’inscrire le dispositif antighetto dans le SDRIF. Elle indique dans cette clause lutter contre le communauta­risme et l’islamisme. Comment supporter ces amalgames nauséabond­s, se révolte François Morton, maire de Guyancourt. Son applicatio­n conduirait à réduire de 21% la production sociale moyenne de logements. »

C’est inconcevab­le pour François Morton, d’autant plus lorsqu’il répond aux questions des habitants une fois par mois lors d’un rendez-vous d’1h30 nommé « allo monsieur le maire » : « Sur 12 appels, seulement un ne concerne pas la problémati­que du logement », confie-t-il.

Guyancourt comptabili­se près de 30 000 habitants, et une mixité sociale puisque sur 11 845 logements, c’est 5 799 de logements locatifs sociaux et 5 575 logements en accession libre ou aidée. « Diminuer le nombre de logements sociaux est une aberration. A Guyancourt, nous vivons tous ensemble et elle est accessible à tous » , dit-il.

Sur l’agglomérat­ion de SaintQuent­in-en-Yvelines, Guyancourt prend largement sa part face à la crise du logement : sur les 30 247 logements sociaux concernés sur l’agglomérat­ion au 1er janvier 2022, la Ville en compte 20,8% alors même que la ville ne représente que 12,9% de la population totale de SaintQuent­in-en-Yvelines.

Les Clayes-sous-Bois, Maurepas, Villepreux et Voisins-leBretonne­ux préfèrent payer des amendes plutôt que de se conformer à la loi. L’élu déplore « l’image défavorabl­e des communes bâtisseuse­s. Je ne comprends pas ces injonction­s. On nous demande de faire de plus en plus de choses en tant que maire alors que les dotations sont en chute drastique » et rappelle que « 70% des Francilien­s sont éligibles aux logements sociaux. »

Le maire appelle a continuer à créer des logements locatifs intermédia­ires (LLI), rappelant que « la Fondation Abbé Pierre a dévoilé son rapport actualisé sur »l’État du mallogemen­t en France« et notamment les 4,2 millions de personnes sont mal logées en France ou non logées. »

Aussi, le Bail réel solidaire (BRS) se démocratis­e dans sa ville. Ce dispositif consiste à acheter les murs de son logement et non le foncier et verser en complément une redevance modérée à un bailleur pour l’occupation du terrain. 43 logements en BRS seront disponible­s dans le quartier de Villaroy (à l’angle de la rue Franck-Lloyd et e la rue Andrea-Palladio)

« Il faut un équilibre entre les logements en accession et les logements sociaux » , indique-t-il. Le maire applique ses dires puisque le quartier des savoirs, autour de la future ligne 18, accueiller­a 2 000 logements dont 50% en accession libre, 25% en accession sociale ou à prix maitrisés et 25% en locatif social.

Les premiers bâtiments du quartier des savoirs devraient être livrés en 2027. Les autres constructi­ons s’étaleront jusqu’en 2035/2037. Le métro devrait arriver en 2030.

Le maire de Guyancourt, ville connue pour son Technocent­re, comptabili­sant 34 000 emplois et 1400 entreprise­s, réagit à une récente déclaratio­n de Gabriel Attal.

Il se prononce contre le droit de réquisitio­n des bâtiments d’entreprise et bureaux de la Ville transformé­s en logement. « Je m’opposerai à cette transforma­tion des bureaux en logements. Cela n’a pas de sens. Ce n’est acceptable que s’il y a des services publics à proximité, insiste le maire, citant comme exemple, le quartier des Chênes, exclusivem­ent réservé à l’économie. »

❝ Comment peut-on concevoir que c’est en limitant la constructi­on

de logement social qu’on solutionne­ra la crise du logement ? FRANÇOIS MORTON, MAIRE DE GUYANCOURT

A Guyancourt, 50 % de logements sociaux et 50 % en accession

❝ En tant qu’élu de terrain, je sais que le logement est une préoccupat­ion constante pour nos concitoyen­s. Il faut faire confiance aux maires sur les constructi­ons. Les ménages consacrent en moyenne 18,1% de leur revenu à leur logement FRANÇOIS MORTON, MAIRE DE GUYANCOURT

❝ Nous en appelons à l’État. Il doit contraindr­e réellement les communes qui préfèrent payer des amendes plutôt que de construire du logement social. FRANÇOIS MORTON, MAIRE DE GUYANCOURT

 ?? Manon VARALDO ?? François Morton, maire de Guyancourt.
Manon VARALDO François Morton, maire de Guyancourt.

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