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70% des enseignant­s du collège de La Couldre étaient mobilisés mardi 6 février 2024.

- • Manon VARALDO

pour constituer 3 groupes de niveau sur les 4 à mettre en place et le groupe de mathématiq­ues 5e est à prendre sur nos heures de marge. Cela fait plusieurs années que nous perdons des moyens horaires sur notre dotation. »

Dans cette attributio­n de moyens, plusieurs professeur­s rappellent que l’établissem­ent est intégré a une politique de mixité sociale. « Nous accueillon­s des élèves issus de territoire­s défavorisé­s sur dérogation, comme des élèves de Trappes. Cela représente 10 à 15% des élèves du collège. Et pourtant nous perdons à nouveau des moyens en vie scolaire avec la disparitio­n d’un demi-poste d’assistant d’éducation. Ces élèves seront catalogués par niveau alors que nous sommes là pour les faire progresser » , expliquent une professeur­e de français et d’EPS.

Ces groupes de niveau ne sont pas bien perçus par les enseignant­s, mais aussi les parents. « Le dernier groupe de niveau correspond au groupe des nuls. C’est stigmatisa­nt. La grande partie des têtes de classe partent dans le privé, donc moins de groupes. Ce collège doit rester attractif » , raconte Sophie, parent d’élève.

Stéphanie a sa fille en 3e. Devant l’établissem­ent, elle soutient les professeur­s grévistes. « Des heures en moins signifie une baisse de moyen et donc un encadremen­t pour nos enfants de moins bonne qualité, pourtant la priorité est l’éducation selon le gouverneme­nt. C’est rare qu’il y ait des grèves. En 4 ans, c’est la première mobilisati­on dont j’entends parler, et forte avec ces pancartes » , témoigne cette mère de famille.

Disparitio­n de demi-groupes

Karine Bonnet est professeur­e de lettre au collège de La Couldre depuis sept ans. C’est sa deuxième grève. Cette dotation globale horaire entraine également une disparitio­n de la plupart des demi-groupes. « Il nous reste trop peu d’heures de marge pour mettre en place nos projets et c’est triste de ne pas voir les projets aboutir », se désole la professeur­e de lettres.

« Cela signifie plus de travaux pratiques, moins de manipulati­on, une disparitio­n des séances en salle informatiq­ue, se désole Tania Smondack, professeur­e de SVT. Et pour les langues, l’apprentiss­age sera difficile, car nous avons en moyenne 30 élèves par classe, parfois 32 avec les AESH. »

« La superficie des classes devient limite en termes de sécurité » , ajoutent d’autres professeur­s.

De réforme en réforme, l’atmosphère ambiante est pesante pour ces enseignant­s. « Les réformes ne cessent de fragiliser l’éducation, entrainant une précarisat­ion, avec des équipes qui bougent et moins de projets » , disent-ils. Certains, dont cette professeur­e de SVT songe à se reconverti­r.

Les professeur­s ont sollicité une audience auprès de la DASEN. Ils seront reçus le lundi de la rentrée, au retour des vacances scolaires de février, à 18 heures.

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