Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
L’art du papier découpé pour des albums jeunesse qui s’apparentent à des oeuvres d’art
Illustrateur jeunesse reconnu pour sa maîtrise, virtuose de l’art du papier découpé, Antoine Guilloppé propose une plongée en trois dimensions dans son univers dans le cadre d’une exposition visible à La Lanterne jusqu’au 30 mars.
C’est un illustrateur jeunesse, créateur du personnage d’Akiko, dont on reconnait les albums au premier coup d’oeil. Grâce à l’exposition Panorama : de l’ombre à la lumière, visible à La Lanterne jusqu’au 30 mars, c’est l’ensemble de l’oeuvre d’Antoine Guilloppé qui est retracée : de ses premiers albums graphiquement classiques à ceux en papier découpé qui s’apparentent à des livres d’art.
Cette passion du dessin date de sa plus tendre enfance. « Quand j’ai appris à 9 ans que dessinateur pouvait être un métier, ça a été ma boussole. Il fallait que j’atteigne cet objectif » , raconte Antoine Guilloppé aux visiteurs de son exposition. Il intègre une école d’art à Lyon et au bout de 5 ans d’études, il se lance dans le grand bain en 1998 en sortant son premier livre.
Influencé par le cinéma
Fou de BD et de cinéma, Spike Lee, Steven Spielberg ou encore les auteurs de BD franco- belges ou le dessinateur américain de comics, Frank
Miller, font partie de ces artistes qui vont influencer son travail. « Mon influence première, c’est vraiment le cinéma. Plongée, contre- plongée, gros plan, travelling... j’avais envie d’apporter cette patte à l’illustration jeunesse, une narration visuelle dynamique. Je n’ai rien contre Tchoupi mais les plans sont toujours les mêmes. »
Son leitmotiv, créer une ambiance dès la première ou deuxième page du livre.
Le pari du noir et blanc
Après avoir travaillé les premières années de sa carrière sur des albums en couleur, avec des formes simples, destinés aux tout-petits. Dans le même temps, il illustre des couvertures de livres jeunesse pour différents éditeurs. « Mais au bout de 6 ans, j’ai compris que je n’étais pas heureux avec la couleur et la peinture. En 2003, j’ai sauté le pas. Je me suis lancé dans des albums jeunesse en noir et blanc, réalisés à l’encre de Chine. » C’est ainsi que Loup noir est sorti.
La technologie du laser au service de l’imagination
Puis à peu à peu, une idée a germé dans sa tête. Son graphisme s’apparentant à de la dentelle, l’envie de découpage a titillé Antoine Guilloppé. Avec son éditrice, il trouve un imprimeur capable d’éditer un livre au papier découpé grâce au laser. Durant ces 10 dernières années, l’illustrateur sort 9 albums avec cette technique qui s’améliore au fil du temps. « Comme un jeu avec l’imprimeur, à chaque livre, je me demandais s’il allait y arriver. Et à chaque réalisation, il relevait le défi technique. D’album en album, la finesse des découpes que j’imaginais était réalisée. »
Dans ses livres, travaillés sur ordinateur, toutes les pages ne sont pas découpées, permettant ainsi un jeu de lumière « au service de l’histoire racontée. »
Si ces livres peuvent quasiment être comparés à des oeuvres d’art, le public adulte espère qu’Antoine Guilloppé s’attèlera un jour à la création d’un roman graphique. Mais rien n’est moins sûr : « Je ne sais pas si je saurai faire. L’édition jeunesse et la BD sont deux mondes très différents. Je suis reconnu dans l’édition jeunesse mais pas en BD. Pour l’instant, je ne me sens pas encore prêt à basculer vers la littérature adulte mais peut-être un jour ! »
Pour l’heure, l’illustrateur vient de sortir son dernier ouvrage : Mon coeur. Une BD sans texte pour initier les toutpetits à ce genre de littérature. « Ça fait 25 ans que je voulais faire ça ! » , se réjouit Antoine
Guilloppé, un homme heureux de pouvoir vivre de son art, un rêve d’enfance réalisé.
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