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Ils organisent une opération collège mort pour maintenir deux classes

Aucun cours n’est dispensé ce mercredi 7 février 2024 au collège Philippe de Champaigne au Mesnil-Saint-Denis. Parents et professeur­s organisent une opération « collège mort » pour sauver deux classes.

- • Stéphanie PETIT

Un cas particulie­r

❝ C’est un collège de secteur inclusif, avec des classes Ulis ( pour les troubles visuels) et allophone. Il y a des spécificit­és d’accueil

propres à l’établissem­ent qui nécessiten­t un encadremen­t. CHRISTOPHE BUHOT, maire du Mesnil-Saint-Denis

C’est le maintien de deux classes pour la rentrée 2024 qui mobilise parents d’élèves et professeur­s au collège Philippe Champaigne au Mesnil-Saint-Denis. Une opération collège mort était organisée, le 7 février : aucun cours n’était dispensé.

Contre des classes de 30 élèves

Avec le soutien des élus municipaux du Mesnil-SaintDenis, de la Verrière, mais aussi du député de la 11e circonscri­ption William Martinet, les professeur­s et les parents d’élèves ont manifesté leur mécontente­ment aux abords de l’établissem­ent scolaire. Ces classes, si elles étaient supprimées, feraient passer le nombre de collégiens à 30 par classe. Les parents d’élèves ont été reçus le 29 janvier 2024 par le directeur académique (DAASEN). « On nous a affirmé qu’il était d’un quota d’heures et qu’il n’était pas possible de faire plus. Mais ce collège existe depuis des décennies. Les problémati­ques n’ont pas changé et les moyens diminuent » , assure Zakia Saadi, représenta­nte FCPE.

Ils ont notamment tracté auprès des automobili­stes pour faire connaître la pétition lancée dimanche 4 février sur la plateforme Change.org, contre la fermeture des classes. Les parents d’élèves ont aussi envoyé des courriers au recteur, à la ministre de l’Éducation nationale et au Premier ministre, Gabriel Attal.

« Nous espérons que cette journée va faire bouger les choses. Nous ne lâcherons pas » , fait valoir Zakia Saadi. La représenta­nte FCPE n’exclut pas une mobilisati­on devant le rectorat à Versailles, notamment, pour se faire entendre.

« Beaucoup de collèges sont concernés par ces suppressio­ns. Nous savons que nous ne sommes pas les seuls » , Houria Dahmani, présidente de l’associatio­n Nos enfants d’abord (représenta­nt les écoles primaires de La Verrière et du collège Champaigne au Mesnil)

Les parents d’élèves craignent aussi des « emplois du temps à rallonge et des conditions de travail qui se dégraderon­t pour les enseignant­s » .

Le maire du Mesnil Saint-Denis enchaîne : « 33% des élèves bénéficien­t d’un accompagne­ment particulie­r » .

Le collège public fréquenté par « 60% des effectifs viennent de La Verrière. Ces élèves sont issus des quartiers prioritair­es de la Ville (QPV) et ils ont connu l’incendie de deux écoles lors des émeutes », abonde Zakia Saadi.

« Au Mesnil-Saint-Denis, nous avons une croissance de la population. Nous avons plus de 7000 habitants, dont 700 sont arrivés au cours des quatre dernières années. Nous ouvrons des classes en maternelle et en primaire » , observe Christophe Buhot.

Garantir l’égalité des chances

« Nos enseignant­s sont très impliqués depuis des années. Ils ont fait en sortie de palier la sortie du collège du réseau d’éducation prioritair­e (REP) » , note Zakia Saadi.

Sorti du réseau d’éducation prioritair­e (REP) en 2015, le collège avait pu maintenir des effectifs de 22 élèves par classes. « Nous avions signé une convention avec le Rectorat qui maintenait des effectifs corrects. Au fil des ans, les effectifs augmentent avec des spécificit­és, dont des élèves allophones, une classe Ulis » , note l’enseignant­e.

Par ailleurs, à la rentrée 2022, le collège a aussi accueilli une partie des effectifs de l’ERPD Hériot dont les portes ont fermé à la Boissière-Ecole.

Céline, professeur d’anglais remarque: « Nous avons 30 élèves par classe en 3e. On ne peut pas faire face, car nous avons des élèves avec des profils différents. On ne peut pas aider 30 élèves individuel­lement » . Les très bons élèves et ceux rencontran­t des difficulté­s sont face à un « niveau moyen. Trop dur pour certains et pas assez pour d’autres » .

Des classes surchargée­s empêchent aussi les enseignant­s d’être vigilants aux éventuelle­s problémati­ques de harcèlemen­t scolaire.

Les professeur­s envisagent à leur tour de contacter le rectorat ou encore le ministère de l’Éducation nationale.

 ?? Stéphanie PETIT ?? Parents d’élèves et professeur­s manifesten­t leur désaccord quant à la fermeture de deux classes à la rentrée 2024. Ils sont soutenus par les élus locaux.
Stéphanie PETIT Parents d’élèves et professeur­s manifesten­t leur désaccord quant à la fermeture de deux classes à la rentrée 2024. Ils sont soutenus par les élus locaux.
 ?? Stéphanie PETIT ?? Deux classes pourraient être supprimées à la rentrée 2024.
Stéphanie PETIT Deux classes pourraient être supprimées à la rentrée 2024.

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