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Le nouveau schéma directeur régional d’Ile-de-France pose questions

- • Françoise BOYER

Catherine Giobellina, présidente de l’Union des Amis du Parc, présentait samedi 3 février à Cernay-la-Ville une réunion d’informatio­n et d’échanges sur le nouveau schéma directeur régional d’Ile-de-France (SDRIF Environnem­ental) et son articulati­on avec la charte du Parc.

Le SDRIF ( schéma directeur régional d’Ile-de-France) est un document qui définit le cadre d’aménagemen­t et de développem­ent de la région jusqu’en 2040. Les documents d’urbanisme des communes ( PLU notamment) doivent être compatible­s avec ce schéma.

Bassins de vie et d’emploi

Lors de cette rencontre, Catherine Giobellina, la présidente de l’Union des amis du parc (UAP), a exposé les enjeux de la révision de ce document soumis à l’enquête publique jusqu’au 16 mars et ses incidences sur le territoire du Parc Naturel de la Vallée de Chevreuse.

Une vingtaine de citoyens engagés, de responsabl­es d’associatio­ns étaient présents et ont fait part de leur ressenti, en livrant également des informatio­ns glanées auprès d’un commissair­e enquêteur.

Durant plus de deux heures d’échanges, Catherine Giobellina a présenté l’ensemble du schéma, assorti de cartes opposables et complément­aires.

Un constat s’impose tout d’abord, l’échec du polycentri­sme. Les bassins de vie et d’emploi ne coïncident pas. Il faut donc en refaire un objectif visant à rapprocher l’habitat de l’emploi, voire réindustri­aliser la région Ile-de-France. Comment remédier à cet état de fait ? D’autres questions se posent aux élus : « Comment développer des communes, garder les écoles si l’urbanisati­on est condamnée avec l’objectif du zéro artificial­isation des sols ?»

La loi Climat et Résilience de 2021 rend caduc le schéma directeur actuel, d’où sa révision anticipée en cours avec l’organisati­on d’une enquête publique.

Quand celle-ci sera terminée, le nouveau SDRIF sera publié, il pourra s’appliquer jusqu’en 2050. Il contient beaucoup de règles opposables mais aussi de simples préconisat­ions sur des sujets que l’UAP aurait souhaité voir traités de manière plus contraigna­nte.

Par ailleurs, si la loi Climat et Résilience vise à réduire de moitié la consommati­on d’espaces naturels sur le territoire français, l’Ile-de-France fait exception, comme la Corse ou l’Outremer. Le SDRIF entend réduire de 20% seulement sa consommati­on foncière par décennie. « Est-il vraiment à la hauteur des enjeux ? »

3 fois moins d’extension urbaine

Si les parcs naturels gardent leurs prérogativ­es actuelles, ce nouveau schéma risque de ne plus être en adéquation avec la charte du Parc Naturel régional, plus restrictiv­e quant aux possibilit­és d’urbanisati­on et d’extension. Néanmoins, le SDRIF-E limite l’urbanisati­on : 3,5 fois moins d’extension que dans le SDRIF de 2013.

La sémantique est parfois très floue, ainsi le terme de « modération » employé à plusieurs reprises sans plus de précision.

Parmi les orientatio­ns réglementa­ires, les fronts verts, frontière entre espaces bâtis et espaces ouverts, entendent fixer une limite à l’urbanisati­on et préserver les unités agricoles et forestière­s. Les zones naturelles d’expansion des crues doivent être préservées de toute constructi­on, ce qui n’est pas toujours le cas.

Par ailleurs, la loi ZAN (zéro artificial­isation net) qui tend à préserver les terres agricoles et à supprimer à l’horizon 2050 toute artificial­isation est vécue par de nombreux maires comme une contrainte, le manque d’expansion possible de leur territoire les rend frileux aux modificati­ons engendrées par le nouveau SDRIF. Certains maires sont parfois tentés par une extension de leur commune, source de recette fiscale potentiell­ement considérab­le.

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