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Les comptines de Lutèce, la compagnie rambolitaine qui éveille les plus petits grâce à la musique
En partenariat avec l’Éducation nationale, la compagnie rambolitaine Les comptines de Lutèce intervient dans de nombreuses écoles du département en utilisant la musique comme vecteur d’apprentissage pour les enfants de maternelle.
Accompagner l’enfant dans son développement par le biais de la musique, tel est l’objectif de la compagnie Les comptines de Lutèce. Elle a été créée en 2001, au gré d’une rencontre entre deux femmes, Claire Hamon et Anaïs Raimbault. La première est pianiste et la seconde mezzo-soprano. Toutes deux sont musiciennes professionnelles et pédagogues agréées de la petite enfance.
Accompagner les enfants dans leur développement
Une double casquette assez rare qui a décidé les deux amies à se lancer dans ce projet. « Notre idée, c’est d’utiliser la musique comme vecteur d’apprentissage. À la différence des actions qui peuvent être menées par les conservatoires par exemple, la musique n’est pas un objectif en soi, loin de nous l’idée de former de futurs Mozart. En revanche, elle est un excellent vecteur d’apprentissages scolaires ! Elle permet de développer le langage, l’empathie, l’altruisme. On accompagne les enfants dans leur développement pour en faire des futurs adultes éveillés à eux mais aussi aux autres par le biais de la musique classique » , détaille Claire Hamon.
Pendant un an, elles ont construit leur programme pédagogique adapté aux tout-petits. Leur collectif compte une dizaine de personnes : deux arrangeurs professionnels qui travaillent avec les plus grands opéras de France, une équipe artistique pour écrire les spectacles jeune public, une équipe pédagogique et une illustratrice.
« Nous avons démarché le directeur académique des services de l’éducation nationale (Dasen) et les conseillers pédagogiques d’éducation musicale des Yvelines. Notre programme a convaincu, car il y a très peu d’offres adaptées pour les maternelles » , explique Claire Hamon.
La compagnie intervient aujourd’hui dans plusieurs circonscriptions, notamment celles de Mantes et Sartrouville pour l’instant.
Les comptines de Lutèce interviennent à raison de 6 séances hebdomadaires, en particulier dans les écoles des quartiers prioritaires dans le cadre du label des cités éducatives. La compagnie participe aux projets d’école et développe des liens avec les villes.
« L’objectif final des interventions, c’est de préparer un spectacle de 20 mn auquel les parents sont conviés. On reprend les comptines traditionnelles et pédagogiques revisitées. En utilisant ce matériau déjà connu, on peut aller encore plus loin dans les apprentissages : placement de la voix, gestuel, le chanter ensemble… Ce spectacle montre aux parents que leurs enfants sont capables de choses incroyables ! Pour les professeurs, il y a aussi un intérêt car on leur donne des outils pédagogiques qu’ils peuvent conserver tout au long de l’année. »
Quant aux enfants, lorsqu’ils voient arriver la compagnie, c’est une bulle de bonheur qui s’empare d’eux.
Pour être sur le terrain, Claire Hamon et ses collègues constatent les ravages d’une surexposition des tout-petits aux écrans. « On rencontre beaucoup d’enfants mutiques au départ. Ils ne sont plus dans le langage, déconnectés d’eux-mêmes, de leur corps, il y a une sorte de spectre autistique qui se développe » , déplore Claire Hamon. Qui, avec ses collègues, se réjouit de voir l’évolution des bambins dont ils s’occupent au fil des séances. « Il y a une évolution considérable, l’impact de nos actions est palpable. »
Outre l’Éducation nationale, Les comptines de Lutèce travaillent avec d’autres partenaires, comme le théâtre La Merise à Trappes ou encore le centre de musique baroque de Versailles. Les projets sont multiples voire internationaux. « En lien avec l’illustrateur Leo Timmers, qui a été récompensé par le New York Times, nous allons monter un spectacle autour d’une de ses oeuvres, Le Gentil crocodile, avec pour objectif une tournée en Asie et aux États-Unis en 2026 », conclut Claire Hamon.