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Flux local : un projet pour relancer les flux alimentair­es et valoriser les matières organiques

- • Florie CEDOLIN

Favoriser la production et la consommati­on d’aliments locaux, utiliser les déchets organiques produits localement pour enrichir les sols. Tels sont les objectifs du projet Flux local coordonné par l’associatio­n Terre et Cité.

Les consommate­urs sont de plus en plus en recherche de produits locaux. Le sud-ouest francilien, à cheval entre l’Essonne et les Yvelines, compte nombre de terres agricoles, notamment sur le plateau de Saclay et la plaine de Versailles.

Autour de ces simples constats, communauté­s d’agglomérat­ion, associatio­ns territoria­les, acteurs du monde agricole et de la recherche se sont réunis autour d’une question cruciale : comment relancer les flux alimentair­es et valoriser les flux de matière organique à l’échelle locale pour contribuer à la durabilité du territoire ?

Cela a donné lieu au projet Flux local, piloté par l’associatio­n Terre et Cité, financé dans le cadre du dispositif VivAgriLab. « C’est un projet multidisci­plinaire, résume Ninon Gréau, chargée de mission VivAgriLab. L’idée est de faire se croiser des gens qui ne se croisent pas habituelle­ment, mais aussi de répondre à l’envie des communes de préserver leurs territoire­s agricoles, de développer la production locale. Et d’avoir une vision intégrée de la chaine des production­s alimentair­es. »

Flux local est « parti du sol » . « Qu’est-ce qui est disponible ? » , voici la question posée avec l’idée de se dire, autant utiliser des déchets s’ils peuvent être utiles.

L’étude a ainsi porté sur l’utilisatio­n des déchets organiques produits localement pour enrichir les sols comme l’urine. « Si nous récupérion­s l’ensemble des urines des habitants de l’Île-de-France, nous pourrions fertiliser l’ensemble des terres agricoles et donc, avoir une autonomie par rapport au gaz naturel » , résume la chargée de mission.

L’azote et le phosphore éliminés en stations de traitement des eaux usées sont en effet des nutriments essentiels à la fertilisat­ion des cultures. Or, ils sont actuelleme­nt apportés par des engrais chimiques. Une expériment­ation a ainsi été menée pour utiliser de l’urine et non des engrais chimiques. Elle devrait se poursuivre et réunir autour de la table tous les acteurs concernés.

Le projet Flux local contenait aussi un autre axe de travail : la diversific­ation des production­s agricoles pour augmenter l’offre locale.

Utiliser l’urine pour enrichir les sols

Diversifie­r les production­s agricoles

Dans un contexte de déclin historique de la production maraichère couplé à une demande croissante en produits locaux, cet enjeu est particuliè­rement saillant en Île-de-France. « Nous répondons à cette problémati­que avec deux leviers, détaille Ninon Gréau. L’accompagne­ment des grandes exploitati­ons céréalière­s pour y intégrer du maraichage et l’accompagne­ment des porteurs de projet en maraichage pour leur installati­on. »

L’aspect foncier est notamment l’une des problémati­ques sur laquelle les villes peuvent agir comme cela a été le cas aux Loges-en-Josas avec la création de la ferme des Loges.

« Dans une dernière partie, nous nous sommes intéressés à la manière dont les légumes sont produits localement et comment ils rencontren­t leurs consommate­urs » , ajoute Ninon Gréau.

Pour cela, VivAgriLab est allé à la rencontre des habitants du territoire. « Nous avons par exemple constaté quelque chose de surprenant : pour les habitants, le durable est plus associé à la proximité géographiq­ue qu’au label bio. Beaucoup d’habitants plébiscite­nt aussi un mode de distributi­on très simple, sans forcément avoir de contact avec les producteur­s. »

Flux local interroge aussi sur la partie restaurati­on collective. « Dans ce domaine, ce qu’il manque aux opérateurs, c’est une centralisa­tion des informatio­ns, des produits disponible­s sur le territoire. Nous allons réfléchir à des outils, peut-être un catalogue, qui pourraient faciliter les liens entre producteur­s et gestionnai­res. »

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