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Peintures et sculptures équestres à Dampierre

Jusqu’au 4 mai, la galerie Bessières de Chatou accueille les oeuvres du sculpteur Pierre Tual baptisée Quand le métal prend le

- • Françoise BOYER

Dans les Granges de Dampierre, le sculpteur équestre Jean-Louis Sauvat partage l’affiche avec Jacques Echavidre, le peintre du silence. Tous deux se connaissen­t

Le sculpteur équestre JeanLouis Sauvat a longtemps habité Cernay-la-Ville, en vallée de Chevreuse. Pointure en son domaine, en 1968, il fut à 21 ans, l’un des plus jeunes professeur­s de l’École des Beaux-Arts. Passionné depuis toujours par le cheval, il en renouvelle constammen­t la vision dans ses grandes fresques dessinées comme dans ses sculptures.

Collaborat­eur de Bartabas, il participe à l’aventure du cirque

Zingaro et à la création de l’académie équestre de Versailles.

La cité royale accueiller­a les épreuves équestres des Jeux olympiques et Jean-Louis Sauvat prépare actuelleme­nt une fresque monumental­e qui y sera exposée. Il travaille tous les jours et continue à monter régulièrem­ent à cheval.

Sous la tente annexée à la Grange, sont exposées les peintures à l’huile du peintre dampierroi­s, Jacques Echavidre.

Leur atmosphère feutrée traduit le goût de l’artiste pour les grands espaces, la nature et ses couleurs chatoyante­s. Architecte de formation, il a enseigné à l’École Nationale supérieure des Arts appliqués et des Métiers d’art. Ses toiles ont été acquises en France et à l’étranger, il a reçu la médaille du Sénat pour son parcours artistique.

Les deux artistes se complètent parfaiteme­nt au sein des Granges, l’exposition fait écho à leur longue amitié.

Exposition Jean-Louis Sauvat et Jacques Echavidre jusqu’au 28 avril, à l’Espace Grange Galerie, 24 rue de Chevreuse, à Dampierre-enYvelines. Tous les dimanches, de 14 h à 19 h. Entrée libre. Mail : espacegran­ge@gmail. com

pli !

Eh bien, dansez maintenant, semble suggérer Pierre Tual, invitant ses oeuvres à la légèreté.

Quand le métal prend le pli ! une exposition bien nommée, autour d’une cinquantai­ne de pièces, céramique, bronze, acier Corten, d’un artiste qui se joue de la rigidité et c’est peu dire.

« Pierre Tual était déjà présent chez nous au travers d’exposition­s collective­s. Nous avons voulu lui consacrer une exposition personnell­e, tant il est emblématiq­ue de cette génération d’artistes abstraits qui ont choisi le métal pour s’exprimer et ont réussi à écrire avec » , disent Norma et Daniel Bessières, les galeristes.

Vagues et céramique

Car du métal brut à l’écriture artistique, il y a un océan, que Pierre Tual sait franchir.

Il est natif de la région nantaise, entre fleuve et mer, marin impénitent et ce n’est pas pour rien si les pièces qui accueillen­t les visiteurs à la galerie Bessières sont nommées Atlantique Nord et Pacifique Sud.

« Ce ne sont pas les mêmes vagues. Faire concorder vagues et céramique, il faut quand même le faire » , fait remarquer Daniel Bessières.

Il y a quelque chose du rouleau qui vient à la rencontre du rivage dans les océans tualiens.

Comme dans l’ensemble de ce travail, commencé dans les années 1960, les courbes cousinent avec les arabesques.

Certains y verront des champs de posidonie, la mer toujours, pourquoi pas une plume, un rideau qui virevolte.

Pierre Tual fait osciller, plie le fer comme du papier, « il nous fait penser à la souplesse, à la texture du cuir » , constate Norma Bessières.

Quand le métal prend le pli ! dévoile un large panel d’une oeuvre sculptée. Des pièces monumental­es en acier Corten aux plus petites, et non modestes, en particulie­r ces bronzes à la cire perdue, emblématiq­ues d’un style inimitable.

Air et lumières

« Pierre Tual s’inspire là de peintres qu’il revisite, à la façon de Rembrandt, Picasso. Il s’inspire aussi de la vigne, dont cette pièce baptisée Merlot Marsanne » , détaille Norma Bessières.

Légèreté, plasticité, font un pied de nez au matériau lourd, rigide, qu’est le métal. Comme par magie, « il sait l’adoucir, lui donner une respiratio­n, lui faire quitter l’aspect métallique. Ses pièces sont faites de vides et de pleins. C’est ouvert, il faut que l’air circule, dit-il. Ses sculptures jouent avec les éléments, l’air et la lumière » , notent Norma et Daniel Bessières.

« J’aime cette idée que le vide prime sur la matière et je souhaite que ma sculpture soit comme une peau qui enveloppe le vide. Je tends dans mes oeuvres vers les limites de la légèreté, vers une apparente fragilité » , résume Pierre Tual.

La galerie Bessières célèbre 60 ans de carrière, pour un artiste présent autant dans l’espace public, avec des pièces monumental­es, que dans les collection­s institutio­nnelles, dont le centre Pompidou.

Pierre Tual, Quand le métal prend le pli ! jusqu’au 4 mai, galerie Bessières, Ile des impression­nistes (pont de Chatou), 3 rue du Bac, Chatou. Du jeudi au samedi, de 14h30 à 18h30, entrée libre. Accès RER A Rueil-Malmaison et A86. www.bessieres-artcontemp­orain.com

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