Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Le film yvelinois Mahoning Valley sera au festival Mipdoc de Cannes mi-avril

- • Emmanuel FÈVRE

Après une projection en avant-première à Bailly le 2 avril, Jean-François Debos, AnnMarie B. Simon et Jean-François Hénane, partent à Cannes cette semaine présenter Mahoning Valley, l’Amérique oubliée ?

Une projection au festival internatio­nal du film documentai­re qu’ils espèrent fructueuse pour diffuser leur film.

Le berceau de l’industrie métallurgi­que nord américaine inspire les amateurs d’urbex (exploratio­n urbaine) par les traces qu’ont laissées les usines, en particulie­r dans l’Ohio.

Film humain

Cette histoire, les trois réalisateu­rs s’en sont emparés. De la fin XIXe au déclin des années 1970, la Mahoning Valley, au nord-ouest du pays, fournit l’acier dont se nourrit l’activité manufactur­ière américaine.

1977, alors que des pays dont le Japon, l’Allemagne, innovent, deviennent leaders de la production d’acier, ce qui reste d’industrie dans la Mahoning Valley s’effondre.

Les derniers hauts fourneaux devenus obsolètes ne sont plus rentables, ils mettent la clé sous la porte quasiment du jour au lendemain.

Cette vallée de la Fensch à l’américaine, c’est ce que raconte le film documentai­re Mahoning Valley, l’Amérique oubliée ?

Une vallée, une histoire, des habitants, qui ont inspiré le trio, amateur de photo urbex.

« Mais nous n’avons surtout pas voulu tomber dans une nouvelle exploratio­n urbaine, mais souhaité donner la parole aux habitants et parler de demain » , indiquent les deux Jean-François, rejoints par AnnMarie.

Un magnifique documentai­re qui montre une Amérique du Nord sous un autre angle que celui des clichés qui collent au pays.

Mahoning Valley donne la parole à ceux qui ont vécu cette épopée industriel­le, à ceux qui se battent pour que ce territoire retrouve une dynamique économique.

Des Américains qui construise­nt demain sans rayer de la carte ce qui s’est passé il y a 50 ans et le racontent devant la caméra des Yvelinois.

Nouvel élan

« Nous avons été accueillis par des habitants qui ont montré un sens extraordin­aire de l’hospitalit­é » , témoigne AnnMarie. « Ils nous ont dit, enfin des gens qui s’intéressen­t à nous et à ce qui va se passer dans l’avenir. Je n’aurais jamais imaginé trois personnes issues de deux pays différents réunies pour raconter cette histoire si particuliè­re » , ajoute la réalisatri­ce.

Jean-François Debos, alias big Jeff est Baillacois, Jean-François Hénane, dit little Jeff, est versaillai­s. Le duo a rencontré AnnMarie B. Simon via Instagram au travers de leurs photos de lieux abandonnés.

« Nous lui avons parlé de ce projet de documentai­re. AnnMarie, qui habite Columbus, a souhaité rejoindre l’équipe. Sa contributi­on nous a ouvert des portes, permis de rencontrer les témoins de cette aventure industriel­le. Sa parfaite connaissan­ce des villes de Youngstown, Warren, Campbell, nous ont permis de donner la parole à ceux qui travaillen­t à donner un nouvel élan économique, culturel, à cette vallée. Le film est construit autour d’une quinzaine de témoignage­s » , expliquent les réalisateu­rs.

Bande son originale

Jean-François Debos et JeanFranço­is Hénane rejoignent

AnnMarie B. Simon sur place en septembre 2023. Facilitatr­ice hors pair, Ann Marie organise un tournage sur seulement dix jours chrono.

« C’était intense, nous n’avions pas fait de repérage avant. Il a fallu faire les choix artistique­s sur place« , confient big et little Jeff.

Jean-François Debos, outre la photo, est passionné de cinéma.

Il réalise ainsi de films institutio­nnels, dont ceux de la ville de Bailly. Cette idée de film germait depuis deux ans.

« Le côté humain nous intéressai­t, davantage que les images de ruines. Comprendre le territoire par les gens qui vivent sur place a été notre fil conducteur. La Mahoning Valley cochait toutes les cases. La rencontre avec AnnMarie a été le déclencheu­r » , racontent les Jean-François.

Mahoning Valley a été monté par le trio. La bande-son, Forgotten Places, créée pour le film, est aussi locale, signée par le musicien versaillai­s Eric Verdot. Un artiste ami des deux réalisateu­rs, à l’origine de la rencontre des deux réalisateu­rs.

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