Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Le Parc ne s’agrandira pas pour garder son identité

- • Philippe COHEN

Finalement, la majorité des élus ont voté contre l’élargissem­ent du Parc à 26 communes supplément­aires. Explicatio­ns.

Non, Bourdonné, Limours ou encore Orcemont n’apposeront pas le panneau du Parc naturel de Chevreuse à l’entrée de leur commune. 26 communes avaient déposé leur candidatur­e en 2021. Le Parc envisageai­t de passer de 55 à 81 communes. « Et après 3 ans de réflexion, nous avons choisi de rester à périmètre constant », indique la présidente du PNR, Anne Cabrit. Le préfet de Région avait évoqué un périmètre « assez conséquent » et qu’il fallait s’assurer de « la pleine adhésion des communes. »

Rester à un nombre raisonnabl­e

Or, la présidente a entendu « la petite musique qui remontait depuis quelques mois : avec l’extension, comment préserver l’identité du Parc naturel ? Ne vaut-il pas mieux rester à un nombre raisonnabl­e pour être plus puissant que de créer une grosse entité ? »

Pour la présidente du parc, si cette extension avait du sens en 2021, c’est moins le cas en 2024. L’argument budgétaire a pesé aussi :

63 élus sur 78 ont voté pour ce choix de rester à périmètre constant jusqu’en 2041 !

« Je peux comprend le regret de certaines communes de ne pouvoir entrer, mais certaines ont compris ce choix. »

Aujourd’hui, l’idée est de « conforter le Parc qui a la particular­ité d’être le plus proche de Paris et d’avoir des communes sous la pression de la constructi­on de logements, car soumises à la loi SRU. Sont même carencées : Les Essarts, Chevreuse, Saint-Rémy et Le Mesnil. » Anne Cabrit veut les soutenir : « en expliquant leur spécificit­é » . Autre volonté : mieux intégrer les communes entrées en 2011 pour développer ce « sentiment d’appartenan­ce au parc. »

❝ « J’ai une baisse des revenus de 20%. Nous aurions été dans l’incapacité de satisfaire les demandes de toutes les nouvelles communes entrantes ! » ANNE CABRIT, PRÉSIDENTE DU PNR

Territoire d’expériment­ation

« Ce tsunami » , la décision de ne pas s’agrandir, doit être pour la présidente du parc « l’opportunit­é d’un nouveau départ et de conforter l’existant avec une charte qui va concentrer nos actions sur l’adaptation aux changement­s climatique­s. »

Dans le nouveau projet en cours de rédaction qui sera présenté en novembre prochain, la présidente envisage de réfléchir aux nouvelles énergies que le Parc veut promouvoir : « Pas l’éolien, mais la géothermie et la méthanisat­ion » , donne comme pistes Anne Cabrit.

Le PNR veut toucher encore davantage les enfants en accentuant l’éducation « pas seulement à l’environnem­ent, mais aussi à l’alimentati­on et à la culture » . Ainsi le site des Hauts-Besnières, école de la nature à La Celle-les-Bodrdes, sera davantage utilisé. Prochainem­ent, une mare pédagogiqu­e sera inaugurée. Le PNR veut être surtout « un territoire d’expériment­ation et un laboratoir­e comme il l’est depuis ses débuts (1985). Il a été le premier à mettre en place le transport à la demande avant qu’il soit repris par les agglomérat­ions. Nous relançons les marques, sorte de labels à recréer pour mettre en valeur les produits, les restaurate­urs et les artisans » .

Autre idée : dans le cadre de la charte forestière qui réunit tous les acteurs de la forêt, la présidente étudie la possibilit­é de mettre en place une scierie mobile.

Sur le terrain du tourisme, Anne Cabrit évoque une réflexion sur l’inclusion : « Comment permettre aux personnes à mobilité réduite de se balader en forêt, d’avoir accès aux sites ? »

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