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Le Parc ne s’agrandira pas pour garder son identité
Finalement, la majorité des élus ont voté contre l’élargissement du Parc à 26 communes supplémentaires. Explications.
Non, Bourdonné, Limours ou encore Orcemont n’apposeront pas le panneau du Parc naturel de Chevreuse à l’entrée de leur commune. 26 communes avaient déposé leur candidature en 2021. Le Parc envisageait de passer de 55 à 81 communes. « Et après 3 ans de réflexion, nous avons choisi de rester à périmètre constant », indique la présidente du PNR, Anne Cabrit. Le préfet de Région avait évoqué un périmètre « assez conséquent » et qu’il fallait s’assurer de « la pleine adhésion des communes. »
Rester à un nombre raisonnable
Or, la présidente a entendu « la petite musique qui remontait depuis quelques mois : avec l’extension, comment préserver l’identité du Parc naturel ? Ne vaut-il pas mieux rester à un nombre raisonnable pour être plus puissant que de créer une grosse entité ? »
Pour la présidente du parc, si cette extension avait du sens en 2021, c’est moins le cas en 2024. L’argument budgétaire a pesé aussi :
63 élus sur 78 ont voté pour ce choix de rester à périmètre constant jusqu’en 2041 !
« Je peux comprend le regret de certaines communes de ne pouvoir entrer, mais certaines ont compris ce choix. »
Aujourd’hui, l’idée est de « conforter le Parc qui a la particularité d’être le plus proche de Paris et d’avoir des communes sous la pression de la construction de logements, car soumises à la loi SRU. Sont même carencées : Les Essarts, Chevreuse, Saint-Rémy et Le Mesnil. » Anne Cabrit veut les soutenir : « en expliquant leur spécificité » . Autre volonté : mieux intégrer les communes entrées en 2011 pour développer ce « sentiment d’appartenance au parc. »
❝ « J’ai une baisse des revenus de 20%. Nous aurions été dans l’incapacité de satisfaire les demandes de toutes les nouvelles communes entrantes ! » ANNE CABRIT, PRÉSIDENTE DU PNR
Territoire d’expérimentation
« Ce tsunami » , la décision de ne pas s’agrandir, doit être pour la présidente du parc « l’opportunité d’un nouveau départ et de conforter l’existant avec une charte qui va concentrer nos actions sur l’adaptation aux changements climatiques. »
Dans le nouveau projet en cours de rédaction qui sera présenté en novembre prochain, la présidente envisage de réfléchir aux nouvelles énergies que le Parc veut promouvoir : « Pas l’éolien, mais la géothermie et la méthanisation » , donne comme pistes Anne Cabrit.
Le PNR veut toucher encore davantage les enfants en accentuant l’éducation « pas seulement à l’environnement, mais aussi à l’alimentation et à la culture » . Ainsi le site des Hauts-Besnières, école de la nature à La Celle-les-Bodrdes, sera davantage utilisé. Prochainement, une mare pédagogique sera inaugurée. Le PNR veut être surtout « un territoire d’expérimentation et un laboratoire comme il l’est depuis ses débuts (1985). Il a été le premier à mettre en place le transport à la demande avant qu’il soit repris par les agglomérations. Nous relançons les marques, sorte de labels à recréer pour mettre en valeur les produits, les restaurateurs et les artisans » .
Autre idée : dans le cadre de la charte forestière qui réunit tous les acteurs de la forêt, la présidente étudie la possibilité de mettre en place une scierie mobile.
Sur le terrain du tourisme, Anne Cabrit évoque une réflexion sur l’inclusion : « Comment permettre aux personnes à mobilité réduite de se balader en forêt, d’avoir accès aux sites ? »