L’Europe de l’Est en quête de boussole
Non, la chute du mur de Berlin en 1989 n’a pas auguré la fin de l’histoire comme l’écrivait, en son temps, le chercheur en sciences politiques américain, Francis Fukuyama. Plus de trente ans après, l’Europe a recréé une frontière idéologique avec, pour résumer, des partisans d’une idéologie libérale à l’Ouest et ses opposants à l’Est qui revendiquent à l’envi leur souveraineté. Dans le domaine du TRM, le dossier du paquet routier cristallise ces tensions intestines. En particulier les mesures adoptées par le Parlement européen, en juillet dernier, pour lutter contre le cabotage illégal. Si plusieurs pays de l’Est ont déjà déposé des recours en annulation devant la cour de justice de l’UE, la commissaire roumaine aux Transports, Adina Valean, « herself », a rejoint récemment le vent de la contestation arguant une étude d’impact environnemental. Une étude à laquelle la Commission européenne a répondu par le biais d’un rapport démontrant que, dans certains Etats, 80% ou 62% de leur flotte opèrent en permanence en dehors du pays d’implantation, exploitant leurs avantages de rémunération en Europe occidentale. De quoi renforcer les mesures du paquet mobilité censées entrer en application en février 2022 et laisser le temps aux pays de l’Est de se pencher sur leurs élucubrations pour retrouver le Nord.