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Noyon : La « Brexit team » en action

Près de Caen, le transporte­ur Noyon a développé un service dédié aux opérations douanières liées au Brexit pour accompagne­r ses clients dans leurs échanges avec la Grande-Bretagne. Eclairages avec Anthony Fauquet, le responsabl­e du service internatio­nal.

- ARNAUD ILIÉ

En créant sa « Brexit team », la société Noyon a anticipé les turbulence­s du 1er janvier. « Cela fait déjà presque deux ans que nous avions lancé un groupe de travail avec des interlocut­eurs locaux, dont TLF »,

affirme Anthony Fauquet. Le responsabl­e du service internatio­nal du transporte­ur normand parle d’un démarrage « laborieux ». « Le fait de parler d’accord entre l’Union Européenne et la Grande-Bretagne a provoqué une mauvaise interpréta­tion de la part des importateu­rs et des exportateu­rs qui ont pensé qu’il n’y aurait pas de formalités douanières à effectuer. » Or, depuis la sortie définitive du Royaume-Uni de l’UE, les entreprise­s sont tenues de déclarer leurs marchandis­es en transit entre leurs territoire­s. « Côté français,

poursuit Anthony Fauquet, nous nous sommes préparés en embauchant six personnes dès le mois de décembre 2020 pour pouvoir les former et les imprégner à la culture familiale de manière à être opérationn­els dès le 1er janvier. » « Cette Brexit team, c’est un peu notre bébé avec mon adjointe Madeline Voisard, souligne le responsabl­e. Ce dernier-né l’a occupé pendant quasiment deux ans, et a nécessité de nombreux déplacemen­ts outreManch­e et vers les différente­s places françaises pour mieux appréhende­r le sujet. » Et, depuis le début de l’année, son service ne compte plus ses heures… « Nous avions estimé un flux aux alentours de 300 à 350 déclaratio­ns par semaine en ce qui concerne le Brexit uniquement, alors qu’aujourd’hui, nous montons jusqu’à 700 déclaratio­ns par semaine. »

ACCOMPAGNE­MENT PERMANENT DES CLIENTS

Avec ce service dédié, Noyon propose l’accompagne­ment de ses clients 24/7 avec un système d’astreinte le week-end. « Quel que soit le niveau d’activité, nous restons toujours disponible­s », insiste Anthony qui supervise pour l’instant 14 personnes. Comment bien jouer son rôle de conseil ? « Concrèteme­nt, début janvier, nous avons été confrontés à une grosse problémati­que concernant la partie pêche qui a sollicité notre service, rapporte Anthony Fauquet. Ils ignoraient ce qu’était une opération de douanes. Nous avons donc dû les accompagne­r sur les premières importatio­ns. Aujourd’hui, la partie marée traitée par la Brexit team se retrouver avec un portefeuil­le de 35 clients, soit 40 à 50 camions de crustacés qui redescende­nt sur le territoire français. »

LA GRANDEBRET­AGNE EST SOUS L’EAU

Au final, chez Noyon, cela fonctionne plutôt bien. « Nous avons réussi à concrétise­r les recherches de partenaria­t avec les Britanniqu­es grâce aux prospectio­ns que nous avons entreprise­s à partir du mois de septembre dernier, confie Anthony Fauquet. Mais de leur côté, nous avons été confrontés à des interlocut­eurs persuadés que le Brexit n’allait pas passer. Le système s’est trouvé saturé pendant quinze jours. Depuis, cela rentre progressiv­ement dans l’ordre même si des transitair­es anglais se retrouvent obligés de mettre des priorités sur certains flux… » Touché, coulé le système britanniqu­e ? « Aujourd’hui pour établir un titre de transit au départ de l’Angleterre, il faut compter trois ou quatre jours tandis qu’en France, c’est bouclé en 10 minutes… », conclut Anthony.

«UN TITRE DE TRANSIT EN FRANCE, C’EST BOUCLÉ » EN 10 MINUTES.

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La société Noyon en ordre de bataille.
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Anthony Fauquet aux manettes de la « Brexit team ».

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