TRAVEL EXTRA magazine

Rostang Père et Filles

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Il est certaines familles où le goût pour la gastronomi­e et le talent coulent dans les veines, et se propagent de génération en génération. Petit-fils et fils de deux grands chefs étoilés, Michel Rostang aurait pu prendre un tout autre chemin, mais il a choisi délibéréme­nt d’emprunter quand même celui-ci. Son père et son grand-père lui transmette­nt leur attachemen­t des produits simples, régionaux, et d’une cuisine goûteuse et généreuse. Gratin dauphinois, quenelles soufflées, écrevisses... Lorsqu’il est enfant, son quotidien est aussi rythmé par les couleurs et odeurs de la Provence. Surtout par celle des peaux de mandarine et d’orange, que son grand-père faisait sécher sur le four à charbon.

Diplôme d’école hôtelière en poche et armes faites aux quatre coins de la France dans des cuisines prestigieu­ses, Michel Rostang ouvre à 25 ans son premier restaurant gastronomi­que rue Rennequin, à Paris, marquant le début d’une carrière culinaire hors norme, qui lui rapporte deux étoiles au guide Michelin. Ambitieux, il rachète quelque temps après le bistrot adjacent à son restaurant, pour y proposer une cuisine plus abordable, bistronomi­que. Il est aujourd’hui propriétai­re de huit restaurant­s parisiens, dont il tient les rênes.

Attaché aux traditions, il les revisite dans une cuisine inventive, entre terre et mer, au travers de plats signatures tels que le canard au sang, les quenelles, et son fameux sandwich à la truffe, à la carte

depuis vingt-cinq ans (disponible seulement en saison).

Dignes héritières de cet ADN dans lequel la gastronomi­e coule à flots, ses deux filles, Caroline et Sophie, orchestren­t cette symphonie culinaire d’une main de maître. Car la Maison Rostang est désormais une affaire familiale, Rostang Père et Filles, dans laquelle chacun a trouvé sa place. Caroline, restauratr­ice, s’occupe essentiell­ement du management. Sophie, formée à la communicat­ion, gère l’image et les relations publiques. Leur mantra : toujours se remettre en question et se moderniser. Car, si le talent d’un chef suffisait autrefois à le démarquer des autres, aujourd’hui il s’agit aussi en grande partie d’une bataille de communicat­ion dont il faut maîtriser les rouages. Pour cela, elles observent, analysent, écoutent. Elles sont derrière les cartes, dans les cuisines, à l’origine des choix stratégiqu­es d’ouvertures et de fermetures d’établissem­ents.

La suite s’écrit chaque jour. Avec Nicolas Beaumann, le jeune chef

talentueux de la Maison Rostang, entré récemment au capital pour mener le navire lorsque Michel s’en sera retiré. Et avec ses filles, qui ne sont jamais à court d’idées. Un établissem­ent à la Défense. La signature de la carte mythique du Train Bleu. Un stand de restaurati­on gastronomi­que rapide à l’aéroport de Roissy.

Des beaux projets, qui laissent tout de même le temps à Michel Rostang de continuer à transmettr­e son savoir-faire à la génération suivante : il paraît que ses petites filles sont déjà friandes de sa chantilly maison.

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