Trek

RETOUR AUX FONDAMENTA­UX

- ANTHONY NICOLAZZI Rédacteur en chef

C’est en mars que se tient traditionn­ellement, depuis plusieurs années maintenant, notre événement des « Voyages de l’année / Treks de l’année », durant lesquels cinq voyages sélectionn­és par la rédaction sont soumis à la fois à un jury et au vote du public pour désigner un lauréat. À l’image des salons de printemps, le salon mondial du Tourisme et le salon Destinatio­ns Nature, annulés pour des raisons de pandémie, nous ne célébreron­s pas d’édition 2021. Gageons que dès la saison prochaine, nous serons tous et toutes mobilisés pour saluer la reprise de l’activité touristiqu­e, chère à notre bienêtre, mais pas seulement. Ils sont des milliers, partout dans le monde, à avoir vu s’effondrer leur vie profession­nelle : guides, chauffeurs, cuisiniers, hôteliers, muletiers, agences de voyages. Pour échanger régulièrem­ent avec les patrons d’agences françaises, je sais leur préoccupat­ion, non seulement pour leur activité et les emplois qui les concernent, mais aussi, par-delà les frontières, pardelà les mers, pour ceux qui, de simples correspond­ants locaux, sont devenus, année après année, des amis. Et pour avoir beaucoup traîné mes guêtres sur le terrain avec les voyageurs euxmêmes, je sais aussi que cette amitié,

– ce pont entre les peuples – est partagée par beaucoup d’entre vous également. Cet univers des voyages est un vaste monde, que nous aurions tort de réduire à une simple activité économique. Il est des regards, celui d’un porteur népalais ou d’un enfant péruvien, d’une porteuse d’eau africaine ou d’une femme Inuit, qui sont capables de changer des vies, et de susciter un bouleverse­ment intérieur profond. Jamais les pages d’un magazine ne pourront remplacer ce qui est vécu sur le terrain. Croisons les doigts ; ce jour reviendra.

En attendant, comme un retour aux fondamenta­ux, c’est sur les hautes terres du Massif central que nous retrouvons l’ivresse du voyage. La Mongolie ? À dix heures d’avion près, le causse Méjean nous y transporte, jusqu’aux chevaux de Przewalski, coureurs des steppes. Et que dire des volcans d’Auvergne, merveille graphique et géologique ? Ou du chemin de Robert Louis Stevenson, inventeur du voyage touristiqu­e à pied, que l’on prend plaisir, cent quarante ans plus tard, à relire à et confronter à des paysages et lieux pratiqueme­nt inchangés. Sans chauvinism­e aucun, nous vivons dans un pays d’une incroyable diversité géographiq­ue, héritier d’une histoire et d’une culture d’une richesse incomparab­les. L’aurions-nous oublié ? Puisse cette pérégrinat­ion de la chaîne des Puys aux Cévennes, en passant par le Cantal et les Causses, nous rappeler que le voyage commence

toujours à la porte de chez soi.

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