CAFÉ OU MOJITO ?
À l’heure où j’écris ces lignesI le bistrot d’en bas vient d’ouvrir ses parasols. Sans doute davantage pour protéger ses clients fébriles d’une averse annoncée que du soleil encore bien timide d’un printemps décidément capricieux. Retour à la normale? Ne rêvons point. Comme tout un chacunI j’ai appris à me méfier des annonces trop vite réfrénées. MaisI surtoutI si je n’ai aucune illusion sur la capacité de mes contemporains à véritablement construire « le monde d’après » (on se vautrera plutôt dans le précédent avec délectation)I je ne peux que constater les dégâts infligés par cette pandémie à l’échelon mondial. Le NépalI tout juste après l’Inde, vit actuellement une situation effroyable et tout vaccinés que nous sommes (ou pas…)I l’heure d’aller batifoler çà et là de manière insouciante, dans l’Himalaya, le Sahara ou les jungles amazoniennes n’a pas encore sonné. Voire… Y retournerons-nous réellement ? CertesI certains reprendront leurs activités de grands voyageurs sans coup férir, mais il est très probable que le « huit jours à 1 000 € » ait pris un sacré coup de plomb dans l’aile au passage. Du côté des compagnies aériennesI la situation économique est compliquéeI et l’équilibre budgétaire n’est guère propice aux promos et aux charters. Côté hébergementsI même constat. Les zones allouées au tourisme de masse / balnéaire mettront quelques saisons à revenir aux bonnes fortunes d’antan. De fait, c’est tout le système économique du tourisme mondial qui demeure à reconstruire. La fin du tourisme de masse ? Sans doute pourrait-on en rêverI s’il n’excluait pas de fait les classes les plus populaires – n’a-t-on pasI tousI le droit d’aller siroter un mojito à la Bodeguita del Medio à La Havane ? Sans jouer les CassandreI je crains que le « grand voyage » ne subisse, encore plus qu’auparavantI une « montée en gamme » drastique. Ceux qui espéraient un monde d’après responsable et solidaire risquent fort d’en rester pour leurs frais… En attendantI excusez-moiI
mon café m’appelle...