AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
12 grands itinéraires
Des crêtes du Vercors aux plateaux du Cézallier, en passant par le soleil de l’Ardèche et les villages du Diois, nous nous sommes glissés au coeur des paysages et de l’illustre histoire de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes, au rythme lent de la marche et du voyage à pied.
Devinette : quel est le point commun entre Montluçon, Montélimar et Chamonix ? À première vue, l’équation n’est pas simple, et sans doute fallait-il sortir de l’ENA pour imaginer regrouper ces trois villes françaises au sein d’une même région Auvergne-Rhône-Alpes née de la réforme territoriale de 2015. Douze départements, huit millions d’habitants, et une diversité géographique, climatique, socioculturelle ou économique qui a pu faire grincer des dents. Esprits chagrins ? Au-delà de l’administratif et de la politique, il n’en demeure pas moins qu’entre l’Auvergne, à l’ouest, et la région alpine, à l’est, le territoire ne manque pas de charmes et d’atouts, pour quelques heures, jours ou semaines de bonheur brut sur les routes et chemins « auralpins ».
L’autre caractère qui émane de cette « région AURA » est sans doute sa dimension sauvage. Certes, quelques métropoles d’ampleur (Lyon, Clermont, Grenoble...) ont fait leur nid au pied des montagnes, mais d’une manière générale, les massifs montagneux et les grands espaces s’expriment ici dans leurs immenses largeurs. Au sommet de la pyramide, le massif du Mont-Blanc, bien sûr, point culminant du territoire français, mais aussi la Vanoise ou les Écrins, tutoient les glaciers. En second rideau, le Beaufortain, les Bauges, les Aravis, la Chartreuse ou le Vercors, complètent l’arrière-garde alpine, avec un remarquable patrimoine naturel et culturel.
Au gré de cette « nouvelle » région, d’autres apparaissent, en filigrane, telles que les Savoie, le Dauphiné, le Diois, le Bugey, qui nous mènent peu à peu à la rencontre du fleuve-roi du quart sud-est de la France : le Rhône. Là, en rive droite, commence, peu à peu, l’empire des hauts plateaux. Du socle hercynien sont nés des volcans qui ont transformé les paysages. De la chaine des Puys aux sources de la Loire, en passant par le Cantal ou les gorges de l’Allier, ils ont façonné les reliefs et les âmes, teinté les églises d’un noir d’encre et émaillé les alpages de lacs d’un bleu profond. L’Auvergne est, de la France, ce « quart sauvage », dont la richesse est inversement proportionnelle à la densité de population.
Que l’on parcoure les crêtes du Vercors à pied ou les cratères du Cézallier à vélo, on s’invite inévitablement à un voyage inattendu. Une immersion en pleine nature, émaillée de rencontres, ici un berger, là un passionné de vieilles pierres, qui nous rattachent à un territoire qui demeure, bon gré mal gré, une immense fierté nationale. À contempler la fabrication du saint-nectaire dans un buron du Cantal ou les combats de reines sur les alpages de Chamonix, à goûter le miel de la Drôme ou la crème des châtaignes de l’Ardèche, nous ne sommes jamais qu’envahis par un même orgueil benoît, un brin cocardier, par l’amour propre engendré par des siècles de savoirfaire et d’attachement à nos « pays ». Qu’importe l’administration, nous y serons toujours « chez nous ».